Norikian, Cinquante Ans D’expression De Toutes Les Douleurs Armenien

NORIKIAN, CINQUANTE ANS D’EXPRESSION DE TOUTES LES DOULEURS ARMENIENNES…

REVUE DE PRESSE

Retrospective

Cinquante ans de peinture quasi exclusivement dediee a l’expression
de l’âme armenienne, marquee au fer rouge du genocide et de
l’exode…C’est ce que celèbre Krikor Norikian a la galerie Surface
libre, jusqu’au 14 fevrier.

Zena ZALZAL | OLJ

06/02/2015

(dixit Joseph Tarrab).

L’oeuvre d’une vie

Pour celebrer le cinquantenaire de sa pratique picturale, qui
coïncide d’ailleurs avec le centenaire du genocide armenien, Norikian
a choisi de devoiler, a la galerie Surface libre*, quelques-unes de
ses oeuvres dont il n’a jamais pu se separer et qui constituent donc
sa collection privee.

Des peintures, realisees entre 1976 et 2013, representant,
obsessionnellement, des groupements de femmes, de vieillards
et d’enfants aux faces angulaires et emaciees, aux regards a la
fois lointains et interieurs, mais toujours voiles d’une profonde
tristesse. Des processions de silhouettes resignees, tournant le dos
a des eglises en ruine, a une terre brulee, a des paysages parfois
indefinis…, mais desquelles se detache toujours un personnage
qui semble interpeller le spectateur de la toile. Un enfant, le
plus souvent, que l’artiste place a l’avant-plan de la composition
lui donnant, a la fois, le rôle d’ultime temoin de l’horreur et de
porteur d’esperance…

Et une palette de couleurs chaudes orangees, conjuguees aux froides
tonalites des bleus. Lesquelles, dans un juste rapport entre leur
violence et leur harmonie, embrasent les scènes representees d’une
vibrante charge emotionnelle et les nimbent d’une atmosphère aux
confins du realisme et de l’onirisme.

Une quarantaine de tableaux, majoritairement des huiles et quelques
estampes, qu’il presente au public, jusqu’au 14 fevrier, dans un
accrochage d’esprit retrospectif et non commercial. >, dit-il simplement. Un souhait
parfaitement comprehensible pour cet artiste dont l’oeuvre est > de memoire. Celle particulière d’un peuple tragiquement jete
sur les chemins de l’exil. Et qui devient, aujourd’hui, emblematique
des drames et des errances de toutes les populations, irakiennes,
syriennes, yazidies qui, elles aussi, ont rendez-vous avec la barbarie
de l’histoire.

Parcours de l’artiste

Forme, dans un premier temps, a l’Institut italien des beaux-arts
a Beyrouth, sous la direction de Fernando Mannetti et Jean Khalife,
puis a l’Ecole d’art de Guvder, Krikor Norikian s’envole pour l’Italie
en 1965 où il frequente l’academie Pietro Vanucci a Perouse. Après
un bref retour au Liban, il part en France en 1968, où il intègre
l’Ecole nationale superieure des beaux-arts. Il s’y installera,
par la suite, durant plusieurs decennies, au cours desquelles il
exposera son travail aussi bien a Paris, qu’a Montreal, Ottawa, Los
Angeles ou Beyrouth. Quelques-unes de ses oeuvres seront acquises
par des collections privees et publiques, dont le Musee Sursock,
le Musee national d’Armenie et le Musee d’art moderne de Erevan. De
retour au Liban en 2003, Norikian a amorce un leger changement dans sa
composition, moins academique classique, mais son art reste toujours
impregne d’une vision tragique de la condition humaine…

*Jal-el-Dib, jardin Dadour. Du lundi au samedi, de 10h a 19h. Tel. :
04/715500 – 716600.

mardi 10 fevrier 2015, Stephane (c)armenews.com

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