MGM MIRAGE LANCE UNE OPA SUR SON RIVAL MANDALAY
La Tribune
7 juin 2004
Avec 11 casinos à Las Vegas, le nouveau groupe s’assurerait une
position dominante. Mais l’accord des autorités de la concurrence
reste incertain.
Le groupe américain de casinos et d’hôtellerie basé à Las Vegas MGM
Mirage a lancé vendredi une offre d’achat non sollicitée sur son
rival Mandalay Resort Group, également basé dans la ville du Nevada
aux Etats-Unis.
MGM Mirage a annoncé offrir 68 dollars par action en numéraire,
ce qui correspond à une valeur d’entreprise de 7,65 milliards de
dollars environ, en tenant compte d’une dette financière estimée
à 2,8 milliards de dollars. “La combinaison de ces deux grandes
sociétés devrait offrir une prime aux actionnaires de Mandalay et
procurer à ceux de MGM Mirage plusieurs avantages stratégiques”,
a déclaré l’assaillant dans un communiqué.
Le prix proposé par MGM Mirage représente une prime de 12,8 % par
rapport au cours de clôture de l’action Mandalay vendredi soir à 60,27
dollars. A la Bourse de New York, le titre avait progressé de 10,34 %
au cours de la séance tandis que l’action MGM Mirage s’adjugeait 3,37
% à 46,03 dollars. “Mandalay Resort Group a bien reçu l’offre qui va
être examinée avec attention et répondra à MGM Mirage en temps utile”,
a sobrement répondu la cible sans plus de commentaire.
MGM Mirage est détenue à 57 % par Kirk Kerkorian. Le milliardaire
américain d’origine arménienne, qui a fêté son quatre-vingt-septième
anniversaire hier, a déjà réussi plusieurs tentatives d’offres
hostiles, comme celle lancée en 2000 sur Mirage Resorts pour 6,4
milliards de dollars.
Il contrôle également les studios de cinéma Metro Golwyn Mayer à
hauteur de 74 %, mais est en négociation pour s’en séparer. James
Murren, le président du groupe, avait déclaré cette année dans une
interview que Las Vegas constituait le meilleur marché du jeu pour
investir.
Position dominante. Les deux groupes bénéficient actuellement d’une
augmentation de la fréquentation des casinos à Las Vegas. Le bénéfice
de MGM Mirage a plus que doublé au premier trimestre et le groupe
est en train de construire un nouvel hôtel de 928 chambres.
Le nouvel ensemble serait à la tête de 11 casinos à Las Vegas, ce
qui lui assurerait une position dominante sur le “strip”, l’avenue
principale de la capitale mondiale du jeu. Mais, selon John Maxwell,
un analyste de Merrill Lynch spécialiste du secteur cité par Bloomberg,
une telle prise de contrôle rendrait incertain l’accord des autorités
de la concurrence américaine.
N. R. (avec agences)