Des pointures de la communaute armenienne defilent a Angouleme

Charente Libre
26 octobre 2006

Des pointures de la communauté arménienne défilent à Angoulême

par Stéphane URBAJTEL

Le réseau arménien semble fonctionner du feu de Dieu à Angoulême.
Alors que le Président de la République vient de lancer l’année de la
France en Arménie, le 29 septembre à Erivan, capitale de cette petite
république caucasienne, plusieurs pointures de la communauté sont
annoncées en Charente. Jean Mardikian, maire adjoint chargé de
l’urbanisme à Angoulême, président du CNBDI et représentant local le
plus connu de la famille arménienne, a joué du carnet d’adresses pour
faire venir, dans la Cité des Valois, quelques artistes de renom.

Le plus connu du grand public s’appelle Robert Guédiguian. Le
cinéaste, époux d’Ariane Ascaride, auteur -entre autres- du film
Marius et Jeannette, est annoncé pour l’inauguration de la nouvelle
salle Némo. On le sait, la salle obscure de l’avenue de Cognac, doit
être refaites à neuf, dans le courant de l’année 2007, et aurait donc
un parrain de choix.

D’ici là, Angoulême aura vu passer une pléiade d’autres artistes de
la communauté. A chaque festival sa pointure: Piano en Valois reçoit
cette semaine le duo Luciné et Félix Simonian (lire ci-dessous) et la
pianiste Svetlana Navassardian (au thétre de Ruelle, demain, à
20h30).

Les Gastronomades (les 24, 25 et 26 novembre) auront aussi un petit
goût d’Arménie avec la présence de Jean-Pierre Séférian.
L’artiste-peintre, invité par l’Association du centre d’arts
plastiques d’Angoulême (Acapa), présentera, au thétre, ses oeuvres à
la caséine sur le thème des fruits et des légumes. Vernissage le 25
novembre à 12h, avec, pour déguster entre les toiles, quelques
spécialités arméniennes mitonnées pour l’occasion.

Et pour terminer le mois de novembre en beauté, dans un domaine cher
à Jean Mardikian, Angoulême va servir de cadre pour présenter une BD
pas tout à fait comme les autres: la première édition de Tintin en
arménien. L’album Les sept boules de cristal a été traduit dans l’une
des plus vieilles langues indo-européennes. Le résultat de plusieurs
mois de travail, explique Jean Sirapian, le patron de la maison
d’édition spécialisée dans les recherches culturelles des pays du
Moyen-Orient qui a obtenu les droits de traduction des albums
d’Hergé. Le CNBDI disposera d’une cinquantaine d’exemplaires et tous
les nouveaux arrivants arméniens de Charente -le département compte
une trentaine de familles- en recevront un exemplaire à l’occasion
d’une cérémonie organisée à l’hôtel de ville le 29 novembre.
Principale difficulté rencontrée par les traducteurs: l’adaptation
des onomatopées. Tonnerre de Brest! ou Bachi-bouzouk! les jurons
préférés du capitaine Haddock, ça donne quoi en arménien?