Le Quid Mis Hors De Cause Pour Une Presentation Controversee Du Geno

LE QUID MIS HORS DE CAUSE POUR UNE PRESENTATION CONTROVERSEE DU GENOCIDE ARMENIEN
Par Eloi Rouyer

Agence France Presse
7 mars 2007 mercredi

La cour d’appel de Paris a deboute mercredi le Comite de defense de
la Cause armenienne (CDCA) qui avait poursuivi le Quid, estimant
que la presentation du genocide armenien par le celèbre ouvrage
encyclopedique comportait des accents negationnistes.

Le CDCA a exprime l’intention de se pourvoir en cassation.

Rejoint par plusieurs associations, dont J’accuse et Memoire 2000, il
remettait en cause la presentation faite par le Quid 2003 du massacre
des Armeniens par la Turquie, estimant qu’elle aboutissait a nier le
caractère genocidaire de cet evenement historique.

Le CDCA reprochait notamment aux auteurs de l’ouvrage d’avoir
ecrit pour l’annee 1915: "Transfert d’Armeniens vers les province
meridionales de l’Empire ottoman (…) nombreux decès (epidemie,
maladie) pendant le voyage".

Dans son arret, la 11e chambre de la cour d’appel a estime que "la
simple relation de thèses +revisionnistes+" ne pouvait "engager la
responsabilite de celui qui, ne niant pas lui-meme la realite du
genocide armenien, ne prend pas parti sur le bien-fonde des opinions
visant a en contester la realite, ne les reprend pas a son compte et
n’entend ni legitimer la position turque sur la question armenienne,
ni lui donner du credit".

Pour la cour, "en se bornant a faire etat de la position du
gouvernement turc, sans la presenter comme la thèse privilegiee
avant d’operer un renvoi a la position armenienne sur cette question,
en rendant compte, dans les limites autorisees par un ouvrage où les
chiffres priment sur les mots, des differentes evaluations du genocide
des Armeniens de 1915 a la rubrique +Armenie+, les societes editrices
de Quid n’ont pas manque a leurs devoirs de prudence et d’objectivite
que les utilisateurs sont en droit d’exiger de cet outil".

Le president du CDCA, Harout Mardirossian, a annonce a l’AFP qu’il
allait former un pourvoi en cassation contre cet arret qui vient
contredire la position prise par le tribunal en première instance.

En effet, le 6 juillet 2005, la 17ème chambre du tribunal de
grande instance (TGI) avait condamne le Quid a payer un euro de
dommages-interets au CDCA et aux differentes associations qui
l’avaient rejoint.

A l’issue de l’audience, M. Mardirossian a fait part d’un "sentiment
de revolte qui gronde et qui va sans doute se propager a l’egard du
gouvernement et de la France car, par cet arret, on remet en cause
la memoire des victimes".

"Dire que le Quid n’a pas privilegie la position turque est une
aberration totale", a-t-il ajoute.

Du côte du Quid, on se rejouissait de la decision prise par la cour.

"Le debat d’idees sur comment doit etre presente un crime international
est legitime et necessaire", a d’abord souligne Me William Bourdon,
l’avocat de l’ouvrage.

"Mais il ne saurait y avoir de presentation judiciairement correcte
de ces crimes sauf a ouvrir une boîte de Pandore qui ferait des juges
les arbitres permanents de l’Histoire", a-t-il precise, ajoutant que,
"par ailleurs, la realite du genocide armenien n’etait pas contestee
par le Quid".

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