L’OSCE salue les legislatives en Armenie, un pas vers la democratie

Agence France Presse
13 mai 2007 dimanche 5:29 PM GMT

L’OSCE salue les législatives en Arménie, un pas vers la démocratie
(ACTUALISATION, PAPIER GENERAL)

EREVAN 13 mai 2007

Les observateurs occidentaux ont salué dimanche les élections
législatives organisées la veille en Arménie, estimant que ce scrutin
remporté par les partis pro-présidentiels, mais critiqué par
l’opposition, favorise le développement de la démocratie dans cette
ex-république de l’URSS.

"Ces élections marquent une nette amélioration par rapport aux
élections précédentes et cela est bon pour la démocratie arménienne",
a déclaré le coordinateur de la mission d’observation de
l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE),
Tone Tingsgaard.

Les législatives arméniennes se sont déroulées "selon les normes
internationales", pour la première fois depuis la chute de l’URSS en
1991, a souligné M. Tingsgaard.

L’OSCE qui avait dépêché près de 300 observateurs en Arménie a mis en
relief une campagne électorale "dynamique" avec une "large couverture
médiatique", peu d’irrégularités le jour du scrutin et un décompte
des voix plus transparent qu’autrefois.

L’opposition arménienne a cependant dénoncé des "violations massives"
dans ce scrutin alors que l’OSCE n’a noté que "des cas isolés de
falsifications délibérées".

Le soutien de l’OSCE est un triomphe pour le président arménien
Robert Kotcharian et son gouvernement qui risquaient de perdre l’aide
financière de l’Occident accordé à leur pays miné par la pauvreté.

Les Etats-Unis et l’Union européenne, grands pourvoyeurs d’aide à
Erevan avec la diaspora arménienne, ont en effet averti qu’une
élection falsifiée aurait des conséquences négatives dans ce domaine.

Une suspension de l’aide étrangère aurait été lourde de conséquences
dans un pays sans ressources naturelles où 30% de la population vit
avec moins de deux dollars (1,50 euro) par jour.

Trois partis d’opposition — Les temps nouveaux, la République et la
Dissolution– qui n’ont pas réussi à entrer au Parlement ont réuni
près de 2.500 manifestants à Erevan, réclamant "une enquête sur les
falsifications".

Trois des neuf membres de la Commission électorale centrale,
représentants de l’opposition, ont refusé de signer les protocoles
sur les résultats du scrutin.

Le parti d’opposition Le pays de la Loi a dénoncé dans un communiqué
"un large éventail de violations". Des "Menaces, distribution massive
des pots-de-vins, bourrage d’urnes, irrégularités dans le décompte
des voix, déformation des résultats mettent en doute la légalité des
élections", selon ce communiqué.

Les opposants ont promis une nouvelle manifestation vendredi.

Selon les résultats préliminaires, cinq partis vont pouvoir entrer au
Parlement qui compte 131 sièges: trois pro-gouvernementaux et deux de
l’opposition.

En tête, le parti Républicain du Premier ministre Sarkissian qui a
recueilli près de 32,9% de voix. M. Sarkissian est le successeur
désigné du président Kotcharian qui doit quitter son poste l’année
prochaine, à l’issue de son second mandat.

Le parti pro-gouvernemental L’Arménie prospère du millionnaire Gaguik
Tsaroukian a acquis 14,7% de voix, suivi par la Fédération Arménienne
révolutionnaire, membre de l’ancienne coalition au pouvoir avec
12,8%.

Loin derrière, deux partis d’opposition : Le pays de la Loi dirigé
par Artur Bagdasarian avec 6,9% et l’Heritage conduit par un
ex-ministre des Affaires étrangères, Raffi Hovannissian, avec 5,8%.

Environ 1,3 million d’Arméniens, sur 2,3 millions d’inscrits, ont
participé au scrutin.