Les Boyadjian, Photographes Armeniens a La Cour Du Negus

LES BOYADJIAN, PHOTOGRAPHES ARMENIENS A LA COUR DU NEGUS
par Laure Teyral

Le Point, France
26 juillet 2007

Organisee pour l’Annee de l’Armenie en France, cette exposition
riche en documents historiques nous plonge dans la saga familiale des
Boyadjian, photographes armeniens de père en fils et precieux temoins
de la vie militaire, religieuse et imperiale en Ethiopie. En 1905,
Bedros Boyadjian s’installe a Addis-Abeba, où il devient le premier
photographe professionnel, puis le portraitiste officiel de la cour
des Menelik.

Lui succèdent ses deux fils, dont le beau Tony, au physique de
Clark Gable, qui a tout juste 21 ans lorsqu’il recoit le titre de
photographe de Sa Majeste. Leurs portraits (surtout ceux de Haile
Selassie) sont des merveilles de retouches, recadres, decoupes ;
le manteau de l’empereur est recouvert, après la prise de vues,
de decorations, colliers et croix en tout genre. D’une medaille
a l’autre : le montage de neuf courts-metrages de Tony, realises
dès 1950, montre deux athlètes ethiopiens, heros des JO de 1968,
qui agitent leurs rondelles d’or, du haut de leur bus. On pense aux
Champs-Elysees en 1998… Photos de mariages, de jeunes diplômes,
d’enfants militaires et de paysans, de celèbres resistants et de
belles inconnues, de quatre lions vivants, assis comme des chiens de
garde dans la cour du palais : si elles n’ont pas un grand interet
artistique, ces images sont autant d’inestimables regards sur la
vie faste, politique et civile de l’Ethiopie et de sa communaute
armenienne, du debut du XXe siècle aux annees 70.

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From: Baghdasarian