Une commémoration du génocide des Arméniens aura lieu à Diyarbakir

TURQUIE
Une commémoration du génocide des Arméniens aura lieu à Diyarbakir

Un événement commémorant le génocide arménien aura lieu à Diyarbakir
le 24 Avril. La commémoration aura lieu à l’église arménienne Surp
Giragos rapporte le journal Armenian Weekly.

“Diyarbakir est l’endroit où- cent ans après le génocide les
petits-enfants des Arméniens islamisés de force ont montré le courage
et la détermination afin de révéler leurs véritables racines. Tout
cela s’est passé après la reconstruction de l’église Surp Giragos, et
a été encouragé par les cours de langue arménienne organisés et des
voyages en Arménie, ” a déclaré Raffi Bedrosyan, un ingénieur civil de
Toronto et pianiste lors de concert à l’hebdomadaire arménien.
Bedrosyan donnera un concert d’oeuvres de compositeurs arméniens lors
de l’événement de commémoration.

“Cela signifie beaucoup pour moi de célébrer, et non commémorer, la
renaissance de ces nouveaux Arméniens avec un concert là où tout le
mouvement a commencé ; dans la belle église de Surp Giragos “, a
déclaré Bedrosyan.

Bedrosyan a également participé à l’organisation du projet de
reconstruction de l’Eglise Surp Giragos et dans la promotion de
l’importance de ce projet historique dans le monde entier. En
Septembre 2012, il a donné le premier concert de piano dans l’Eglise
Surp Giragos depuis 1915.

“Diyarbakir est l’un des sites les plus sanglants du génocide
arménien. Environ 97 pour cent de la population arménienne de la
province a disparu en 1915, donc cela signifie beaucoup pour moi
d’être là pour commémorer les victimes du génocide avec la musique de
Komitas et [Aram] Khatchatourian “, a déclaré Bedrosyan.

dimanche 5 avril 2015,
Stéphane (c)armenews.com

http://www.armenews.com/article.php3?id_article=109858

Génocide arménien: il y a 100 ans…

Le Huffington Post Quebec, Canada
4 avril 2015

Génocide arménien: il y a 100 ans…

RCQC | Par Radio-Canada.ca

Il y a 100 ans, sur ordre du gouvernement de l’Empire ottoman et de
son ministre de l’Intérieur, Talaat Pacha, va être enclenché le
massacre systématique de plus de 1,5 million d’Arméniens d’Asie
mineure. Ceux qui échappent à la mort sont déportés et contraints à
l’exil. C’est le premier génocide du XXe siècle. À Montréal, des
descendants des survivants se souviennent.

Un texte d’Akli Ait-Abdallah

Malgré ses lunettes noires, Angel a du mal à dissimuler ses larmes. «
Oublier? Comment oublier ça? ». Angel est née au Liban, où son père,
encore enfant, avait trouvé refuge après avoir été chassé de son
village. Et c’est son père qui lui a raconté, quand elle n’était
encore qu’une enfant, comment lui a survécu au massacre de sa famille.

Autour de la table pour une partie de cartes, il y a Sylvia, Annie,
Rosie, Angel, et Anahit, arrivées au Québec au long des cinquante
dernières années du Liban, d’Égypte, de Grèce ou de Syrie.

« Il y a eu des victimes dans chacune des familles arméniennes. Chacun
de nous a une histoire douloureuse à raconter », explique Sylvia, qui
a grandi à Athènes après avoir été séparée de sa famille pendant de
longues années.

Le reportage d’Akli Ait-Abdallah sera présenté le dimanche 5 avril à
Désautels le dimanche, dès 10 h, sur ICI Radio-Canada Première.

À quelques pas du centre communautaire arménien, Sourp Hagop, une
école de Montréal de 700 élèves de maternelle, primaire, et
secondaire. À l’entrée, derrière une vitrine, on a exposé de vieilles
clés, censées symboliser les maisons et les biens que les Arméniens
ont dû abandonner dans leur fuite. Ici, la place accordée à
l’enseignement de l’histoire et de la langue arméniennes est centrale.

Et si le titulaire de la discipline Meher Karakachian préside aussi le
comité du centenaire du génocide, ce n’est pas un hasard. « La
préservation de notre culture et de notre identité est l’antidote à ce
que le génocide avait comme but, l’extermination de notre peuple »,
dit-il.

Le génocide en quelques dates :

Le génocide arménien a été perpétré entre avril 1915 et juillet 1916.
L’Uruguay est le premier pays à reconnaître officiellement le génocide
arménien en 1965.
Le Canada a reconnu le génocide en 2004.
En 2015, plusieurs pays – Royaume-Uni, Israël – reconnaissent un
massacre d’ampleur, mais refusent de parler de génocide.

Entretenir la mémoire, d’une génération à l’autre. Pour en assurer la
transmission, l’école Sourp Hagop a organisé plusieurs rencontres
entre les élèves et des aînés de la communauté, pour recueillir leurs
histoires et les publier.

« Ces histoires font partie de nos vies », nous dit Talin, 12 ans, en
nous en lisant une avant de promettre qu’elle les racontera à son tour
à ses enfants.

« Oublier, jamais. Pardonner? Pas avant que la Turquie, héritière de
l’Empire ottoman, ne reconnaisse le crime de génocide commis contre
notre peuple », dit le père Karnig Kouyounian, de l’église arménienne
de Montréal. « Après un siècle, il est grand temps de rendre la
justice ».

http://quebec.huffingtonpost.ca/2015/04/04/genocide-armenien-il-y-a-100-ans_n_7005024.html

4ème Congrès National des Arméniens Occidentaux

Communiqué
4ème Congrès National des Arméniens Occidentaux

Le 4e Congrès des Arméniens Occidentaux a eu lieu à Paris, les 28 et
29 mars 2015. Ont participés à ce Congrès : des députés, des délégués
d’associations patriotiques arméniennes, des personnalités de la
diaspora, des observateurs de partis politiques arméniens et des
invités de différents pays – Argentine, Canada, Etats-Unis, France,
Allemagne, Suisse, Autriche, Russie, Arménie, Géorgie, Syrie, Liban,
Kurdistan Irakien, Jérusalem.

Le président du CNAO (Congrès National des Arméniens Occidentaux),
Souren Seraydarian, a prononcé le discours d’ouverture du congrès. Par
la suite ont pris la parole successivement : Shirag Torossyan – député
à l’Assemblée Nationale d’Arménie, Shant Tchintchinian – député au
Parlement du Liban, Rustam Boghosian – membre du Parlement de Géorgie,
Ali Halo et Yervant Eminian – membres du Parlement du Kurdistan
Irakien, Mikail Aslan – représentant de la communauté Zaza du Dersim,
le pasteur René Léonian – de Paris, Raffi Hovanissian qui fut le
premier ministre des affaires étrangères d’Arménie, aujourd’hui député
à l’Assemblée Nationale et d’autres.

A propos des droits et revendications historiques, politiques et
juridiques des Arméniens Occidentaux, se sont exprimés tour à tour :
Sevak Artsruni – le secrétaire générale du CNAO, Vahan Melikyan –
membre du Conseil du CNAO, Levon Gevorkyan et Yeghishe Guiragossyan –
spécialistes du droit international, ainsi que Karen Mikaelian – vice
président du CNAO.

Le Congrès a adopté le texte d’un mémorandum adressé au peuple et au
gouvernement de la République Turque, afin d’établir un dialogue
constructif et obtenir, par les voies légales, les réparations dues
aux Arméniens Occidentaux et rétablir leurs droits, jusque là bafoués.

Le Congrès a examiné les futures stratégies et tactiques à adopter du
CNAO, pour la défense des droits inaliénables des Arméniens
Occidentaux afin d’obtenir les réparations pour tous les préjudices
moraux, humains et matériels qu’ils ont subi et procéder à leur retour
vers la patrie ancestrale.

Le but prioritaire du >
est de promouvoir toute activité en vue de défendre les intérêts et
les droits des Arméniens occidentaux, héritiers des ex citoyens de
l’empire ottoman, contribuer au développement de la culture arménienne
dont la langue et la littérature, ainsi qu’à la sauvegarde et à la
défense des droits historiques arméniens, apporter une réflexion sur
l’avancement de la paix par des moyens pacifiques dans des zones de
conflits à travers des colloques ou des rencontres.

dimanche 5 avril 2015,
Jean Eckian (c)armenews.com

http://www.armenews.com/article.php3?id_article=109900

Turcs-Arméniens, le temps du dialogue

Le Monde, France
Vendredi 3 Avril 2015

Turcs-Arméniens, le temps du dialogue

Par une matinée de l’hiver stambouliote, une foule endeuillée est
venue se recueillir et déposer des gerbes de fleurs sur le trottoir,
juste devant l’immeuble du journal Agos. A l’endroit exact où, il y a
deux ans, Hrant Dink s’est écroulé, face contre terre. A la fenêtre du
journal, l’acteur turc Halil Ergün rend un vibrant hommage à son ami,
son ‘frère, fils orphelin d’un peuple orphelin ‘. Les visages déchirés
par la douleur, la famille et les proches du journaliste arménien
assassiné en janvier 2007 se faufilent vers les premiers rangs en se
serrant les coudes. Des centaines d’anonymes aux yeux rougis suivent,
brandissant les fameux panneaux noirs sur lesquels sont écrits : ‘Pour
Hrant, pour la Justice ‘, ou ‘ Nous sommes tous arméniens ‘.

On trouve dans le défilé des Arméniens d’Istanbul, bien sûr,
désorientés depuis que leur porte-voix au grand coeur a été réduit au
silence, tué de trois balles dans la tête par un adolescent désoeuvré
et fanatisé de 17 ans, Ogun Samast. On trouve aussi des membres
d’autres minorités, grecque et kurde, des militants de gauche, des
compagnons de lutte ou de simples citoyens turcs. Deux ans après cet
assassinat perpétré en plein jour dans le centre d’Istanbul, l’émotion
qui a saisi la Turquie ne s’éteint pas. Hrant Dink n’est pourtant pas
le premier intellectuel assassiné dans le pays. Mais sans doute celui
de trop.

DES PROTECTIONS EN HAUT LIEU

Quelques jours plus tard, le 23 janvier, les slogans et les affiches
sont de nouveau de sortie, devant le tribunal de Besiktas, à Istanbul.
C’est là qu’est actuellement jugé Samast, l’auteur des coups de feu
mortels avec ses complices présumés, tous membres de groupuscules
nationalistes violents et originaires de Trabzon, sur la mer Noire.
Comme à chaque audience, les amis du journaliste manifestent pour une
justice équitable. Ce procès fleuve, englué dans les lourdeurs de la
procédure, a perdu depuis longtemps toute crédibilité, selon les
avocats de la famille Dink. Seuls les exécutants ont été inquiétés,
alors même qu’un rapport officiel a mis en lumière les nombreux
‘oublis ‘ commis par la police turque et les protections en haut lieu
dont ont bénéficié les assassins. Au cours de l’enquête, par exemple,
les enregistrements des caméras de vidéosurveillance de l’agence
bancaire voisine d’Agos ont mystérieusement disparu.

Après l’arrestation d’Ogun Samast, les policiers avaient posé
fièrement en compagnie du jeune meurtrier, un drapeau turc entre les
mains. Et malgré de nombreuses requêtes des parties civiles et des
liens évidents, le dossier Hrant Dink n’a toujours pas été rapproché
de celui de la cellule ultranationaliste Ergenekon, également jugée
depuis octobre 2008. Ce réseau parallèle composé de militaires, de
magistrats, d’avocats, de journalistes et de mafieux, agissant au
coeur de l’appareil étatique, est soupçonné d’avoir préparé des
assassinats et des attentats, dans le but de déstabiliser le pays et
de préparer le terrain à un coup d’Etat.

Pour la mouvance nationaliste et une partie de la presse, Hrant Dink
était devenu l’homme à abattre. Les jours précédant sa mort, il ne
cachait pas son anxiété. La veille, il avait envoyé ce texte au
quotidien libéral Radikal : ‘Je me sens inquiet et angoissé comme une
colombe, mais je sais que dans ce pays, les gens ne touchent pas aux
colombes. Elles peuvent vivre en plein coeur des villes, au plus chaud
des foules humaines. Non sans crainte, évidemment, mais avec quelle
liberté ! ‘. Cet homme de paix, généreux et fragile, était l’un des
intellectuels les plus engagés sur le front de la démocratisation de
son pays, la Turquie.

Arménien d’Anatolie, né en 1954, à Malatya, Hrant Dink a grandi près
d’Istanbul dans un orphelinat lié au patriarcat arménien qui sera plus
tard confisqué par l’Etat turc. Engagé dans les mouvements de gauche
dans les années 1980, il fut l’un des premiers Arméniens à défendre
haut et fort les droits de sa communauté, recluse dans la crainte et
le silence.

De cet engagement forcené à réconcilier Turcs et Arméniens naquit Agos
(le sillon, en arménien), en 1996. Un petit journal hebdomadaire
bilingue, turc et arménien, monté avec quelques amis. ‘Hrant a
commencé à dire qu’il fallait faire part de nos opinions, non
seulement en arménien mais surtout en turc, pour pouvoir toucher le
grand public. Exprimer nos souffrances, nos peines, notre identité.
Mais aussi nos joies et notre culture, raconte Karin Karakasli,
universitaire arménienne proche de Dink, qui faisait partie du noyau
originel d’Agos. Il voulait faire revivre la culture arménienne de
Turquie et accompagner la démocratisation du pays. Etre engagé
politiquement, sans faire de concession sur l’identité arménienne. Il
répétait aux Arméniens que se renfermer sur eux-mêmes ne les
protégerait pas. ‘Ouvrez-vous et exprimez vos peurs !’, nous
disait-il. ‘

Dans les colonnes de sa gazette, Dink évoquait tous les sujets, sans
détours. Il publiait par exemple les textes d’historiens turcs comme
Taner Akçam ou Halil Berktay, qui parlent ouvertement des massacres
d’Arméniens de 1915 comme d’un génocide. Il critiquait aussi
l’approche trop frontale d’une partie de la diaspora arménienne,
sourde aux appels des démocrates turcs. ‘La forme pathologique de la
relation turco-arménienne est aujourd’hui un cas clinique, écrivait-il
en 2004 : les Arméniens souffrent de leur traumatisme et les Turcs de
leur paranoïa. Tant qu’ils ne seront pas guéris de cette pathologie
dans laquelle ils se débattent désespérément (peut-être n’est-ce pas
aussi vrai pour les Turcs), les Arméniens ne pourront pas reconstruire
leur identité sur une base saine. Finalement, il est évident que le
“facteur turc” est à la fois le poison et l’antidote de l’identité
arménienne. ‘ Certains le prenaient pour un fou. D’autres pour un
rêveur. ‘Quand ils ont vu Hrant à la télévision, raconter sa peine,
avec des larmes, les Turcs ont commencé à voir un Arménien humain et à
éprouver de l’empathie ‘, se souvient Karin Karakasli, émue.

Le sillon tracé par Hrant Dink et Agos ne s’est pas refermé avec sa
mort. Bien au contraire. L’image de son corps étendu sur le trottoir
et recouvert d’un drap blanc dont ne dépassaient que les semelles de
ses chaussures a été un accélérateur de l’histoire. Le jour de ses
funérailles, une marée humaine de plus de 100 000 personnes est
descendue dans la rue, scandant : ‘Nous sommes tous Hrant Dink ! Nous
sommes tous arméniens ! ‘ Des mots considérés comme indicibles par les
nationalistes turcs. ‘Nous avions le soutien des Turcs. Pour la
première fois, nous nous sommes sentis citoyens de ce pays ‘, témoigne
Aris Nalci, Arménien d’Istanbul et éditeur d’Agos. Autour du cercueil,
des gens se sont découverts et des amitiés inattendues se sont nouées.
Dans ce cortège, de nombreux Arméniens de la diaspora, invités par le
gouvernement turc pour les obsèques, visitaient Istanbul pour la
première fois et découvraient l’existence, en Turquie, d’une
communauté d’individus capables d’empathie.

30 000 TURCS DEMANDENT PARDON

‘Peut-être avions-nous besoin d’un martyr ? ‘, se demande Rober
Koptas, jeune éditorialiste arménien d’Agos. Le travail des
consciences a en tout cas débouché sur une pétition inédite, lancée
fin décembre 2008. Quatre intellectuels turcs, proches de Hrant Dink
et de son journal, ont décidé de publier un court appel, à la première
personne du singulier. ‘Ma conscience ne peut accepter que l’on reste
indifférent à la Grande Catastrophe que les Arméniens ottomans ont
subie en 1915, et qu’on la nie. Je rejette cette injustice et, pour ma
part, je partage les sentiments et les peines de mes soeurs et frères
arméniens et je leur demande pardon. ‘ Cengiz Aktar, Ali Bayramoglu,
Ahmet Insel et Baskin Oran sont rapidement rejoints par 200
intellectuels et artistes, puis par 30 000 Turcs, signataires de la
pétition sur le site Internet. Bien sûr il y a les attaques
incessantes de hackers, les contre-pétitions des nationalistes qui à
leur tour réclament des excuses de la part des Arméniens. Le premier
ministre Recep Tayyip Erdogan s’est lui aussi demandé : ‘Pourquoi
devrions-nous nous excuser ? ‘

‘ Mais 30 000 personnes demandent pardon… On ne peut plus les ignorer
‘, se félicite Cengiz Aktar, directeur du département d’études
européennes à l’université Bahçesehir. Dans les locaux de la fondation
Hrant Dink, à côté des bureaux d’Agos, Ali Bayramoglu acquiesce :
‘L’important c’est que la question arménienne soit devenue un sujet de
débat acharné de la politique turque et du processus social. On se
politise autour de ce sujet. Maintenant on sait qu’il s’est passé
quelque chose. ‘ Flanqué d’un garde du corps, comme d’autres
intellectuels, après la mort de son ami, Ali Bayramoglu a désormais
droit à un deuxième ange gardien pour assurer sa protection. Les plans
de sa maison et des croquis ont été retrouvés chez Ibrahim Sahin, un
ancien chef des forces spéciales de la police, arrêté dans le cadre de
l’enquête sur le réseau Ergenekon. ‘Mais ce n’est pas à cause des
menaces que nous allons nous taire, renchérit Ali Bayramoglu. Nous
avons besoin d’une rencontre avec notre propre histoire. Toucher à
1915 c’est toucher au tabou de l’identité turque. C’est comme ça que
la démocratisation peut avancer. ‘

Cette pétition, intitulée ‘özür diliyorum ‘, ‘nous demandons pardon ‘,
fait bouger les lignes. Certains, côté turc, contestent l’emploi du
mot pardon. D’autres, côté arménien, s’attardent sur l’absence du mot
génocide. Mais le dialogue est établi. ‘Nous étions d’accord pour ne
pas employer le mot génocide qui empêche toute discussion, explique
Ali Bayramoglu, précisant qu’à titre personnel, il n’a aucun problème
à employer le mot. Sinon nous n’aurions même pas eu 1 000 signatures.
‘ ‘Il faut comprendre qu’ici, utiliser le mot génocide, c’est
construire un mur avec les Turcs, note Rober Koptas. Si le but est de
faire évoluer la société turque, il faut maintenir le dialogue. ‘

Autre fait nouveau, la justice turque ne s’est pas mise en travers de
cette campagne de pardon. Des plaintes ont été déposées contre ses
initiateurs pour ‘insulte à l’identité turque ‘, au nom du fameux
article 301 du code pénal qui a été utilisé contre des dizaines
d’intellectuels et de journalistes depuis 2005, et retiré il y a
quelques mois. Mais les procureurs n’ont pas donné suite. Signe d’une
lente évolution des mentalités. Indéniablement, l’ouverture des
négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, en 2004, a
autorisé de nouveaux espoirs et libéré la parole sur la question
arménienne.

Fin 2005, lorsqu’un groupe d’intellectuels, parmi lesquels Hrant Dink,
décident d’organiser, à Istanbul, une conférence universitaire sur le
thème des ‘Arméniens à la fin de l’empire ottoman ‘, la réunion
dérange. Le ministre de la justice, Cemil Ciçek, parle alors de ‘coup
de poignard dans le dos ‘. Les ultranationalistes vilipendent les
‘traîtres à la nation ‘ et parlent toujours de ‘restes de l’épée ‘
pour qualifier les rescapés des massacres… En Turquie, le mot
‘Arménien ‘ est encore, dans la bouche de beaucoup, une insulte. Mais,
comme le note le quotidien Radikal dans les jours qui suivent la
conférence, ‘le mot génocide a été prononcé publiquement en Turquie et
la terre continue de tourner ‘. La brèche était ouverte.

Le pardon des 30 000 Turcs commence également à adoucir la perception
de la diaspora arménienne. Une poignée d’intellectuels s’est à son
tour mobilisée pour dire ‘merci aux Turcs qui demandent pardon ‘.
Parmi eux, le cinéaste canadien Atom Egoyan, auteur d’Ararat (2002),
le réalisateur français Robert Guédiguian ou le comédien Serge
Avédikian, à l’origine de ce texte [lire sur le blog]. C’est aussi le
message délivré par l’intellectuel d’origine arménienne Jean Kéhayan,
dans une ‘Lettre à mes frères turcs ‘ publiée le 5 janvier dans
Libération. ‘Si on veut que l’Etat turc s’excuse un jour, ce n’est pas
en cassant la gueule des Turcs qu’on va le faire mais en soutenant la
démocratisation ‘, résume Ali Bayramoglu. Hrant Dink ne disait rien
d’autre. Notamment lorsqu’il s’élevait contre les projets, en France,
de pénalisation de la négation du génocide arménien. Une démarche
contre-productive, selon les démocrates turcs. ‘J’irai en France
clamer qu’il n’y a pas eu de génocide, répétait alors Dink. Et en
rentrant en Turquie, j’expliquerai que c’en était un. ‘

Au niveau étatique aussi, l’heure est à la détente. L’année 2008 aura
marqué un tournant dans les échanges entre la Turquie et l’Arménie,
avec en point d’orgue le voyage très symbolique du président de la
République turque Abdullah Gül, le 6 septembre en Arménie, pour un
match de football entre les équipes nationales des deux pays. Les deux
chefs d’Etat, côte à côte dans les tribunes, ont brisé un tabou.
L’hymne turc a été joué à Erevan, dans le vieux stade Hrazdan, dominé
par la flèche noire du Mémorial du génocide arménien. Un groupe
d’activistes turcs opposés à l’armée, ‘les Jeunes civils ‘, avait
également fait le voyage pour participer à cette rencontre historique
qui aurait enthousiasmé Hrant Dink. Sa fille Delai était aussi dans
les tribunes. ‘Cet événement n’a pas fait disparaître le génocide, il
ne l’a pas nié non plus. Il a encore moins fait revenir mon père. Il a
seulement entrouvert une porte. Poussons-la ensemble ‘, a-t-elle
ensuite écrit dans Agos.

UN VENT DE LIBERTÉ

Grce à la ‘diplomatie du football ‘, les deux voisins en froid sont
en passe de rétablir des relations diplomatiques. Déjà les liaisons
aériennes ont été rétablies depuis quelques années et 40 000 Arméniens
d’Arménie travaillent à Istanbul. ‘Nous sommes proches de la
normalisation ‘, a déclaré début février le président arménien, Serj
Sarksian. Selon les observateurs, ce processus pourrait déboucher
assez rapidement sur la réouverture de la frontière commune.

Fermée depuis 1993 par Ankara, pour protester contre le soutien
arménien à la sécession du Nagorny Karabakh, une province
d’Azerbaïdjan majoritairement peuplée d’Arméniens, la frontière
arméno-turque demeure désespérément close. Des deux côtés, la
population étouffe. Pour rallier la ville turque de Kars à sa jumelle
de Gyumri, côté arménien, distante d’à peine 40 km, il faut
actuellement plus de dix heures de route, en passant par la Géorgie.

Sur la question du génocide, le négationnisme de l’Etat turc
s’essouffle. L’administration est désormais priée de ne plus parler de
‘prétendu génocide ‘ ou des ‘allégations arméniennes ‘, les termes
officiels, mais des ‘événements de 1915 ‘. Des départements
d’enseignement de l’arménien doivent ouvrir cette année dans deux
universités. ‘Il ne faut pas forcément y chercher une forme de
sincérité, estime Ali Bayramoglu. Mais ce qui est important, c’est
qu’ils soient obligés de changer. ‘

C’est le vent de liberté qui souffle en Turquie qui en est aussi la
cause. Depuis quelques années, les projets artistiques invitant au
dialogue et à l’introspection historique se multiplient. A l’image du
livre de la journaliste turque Ece Temelkuran, La profondeur du mont
Ararat, le récit d’un voyage, d’Erevan à Los Angeles en passant par
Paris, à la découverte des Arméniens. Le document de Fethiye Cetin,
avocate de la famille Dink, racontant dans Le livre de ma grand-mère
la découverte de ses origines arméniennes, les publications de la
maison d’édition Aras, en turc et en arménien, ou encore le film de
Serge Avédikian, Nous avons bu la même eau, sorti en France en mai
dernier et projeté et débattu fin 2008 dans un festival de
courts-métrages à Istanbul. Expositions de photos, concerts,
festivals… La multiplication de ces initiatives a rythmé cette période
de rapprochement.

Dans la rédaction d’Agos, orpheline de son fondateur, Hrant Dink
demeure omniprésent. Son bureau patiné est resté comme il l’avait
laissé, rempli de bibelots et de photos. Les portraits et les affiches
des manifestations décorent les murs du journal. Les compagnons de
route ont repris le flambeau, avec à leur tête Etyen Mahçupyan. Ce
grand gaillard barbu au regard triste reçoit dans son petit bureau, la
télévision branchée en permanence sur la chaîne hippique. ‘Lui c’est
mon cerveau et moi je suis son coeur ‘, disait Dink à son sujet. Les
deux hommes partageaient tout, à commencer par leur passion dévorante
pour les courses de chevaux. ‘Nous nous appelions cinq ou six fois par
jour, raconte le nouveau rédacteur en chef. C’est très dur de se dire
qu’il n’est plus là. Mais sans Agos, cela aurait été plus dur encore.
Pour cela, quand ils m’ont demandé de prendre la succession, je
n’avais pas très envie d’accepter mais je n’ai pas eu le choix ‘,
explique-t-il.

Dans son malheur, le journal connaît une seconde jeunesse, a élargi
son lectorat (il est tiré à 6 000 exemplaires), s’est fait connaître
hors de la communauté arménienne et à l’étranger. Des versions en
anglais et en français sont en préparation. Surtout, une jeune
génération décomplexée de Turcs arméniens arrive à maturité et se
prépare à assumer l’héritage de Hrant Dink. ‘Quand j’ai commencé à
travailler à Agos, ma mère avait peur pour moi, elle voulait me
protéger. Aujourd’hui encore, je ne lui dis pas tout ce que je fais,
sourit l’éditorialiste Rober Koptas, 31 ans. Mais maintenant, nous
sommes plus nombreux et plus courageux. Nous les jeunes, voulons
réclamer nos droits et nos libertés, avoir des amis turcs à
l’université et plus d’échanges avec la société turque et avec la
diaspora…’ Et faire tomber les derniers tabous.

MP: Existing border between Armenia and Turkey is illegal

MP: Existing border between Armenia and Turkey is illegal

15:38, 02.04.2015
Region:Armenia, Turkey
Theme: Politics

YEREVAN. – The existing border between Armenia and Turkey is illegal,
and needs to be revised, Armenian opposition MP Zaruhi Postanjyan
said.

Armenia has gained independence, but failed to put forward demands on
the return of the occupied territories, Postanjyan said during
discussion on Thursday.

“It is a priority to adopt a law condemning occupation of the Armenian
territories by Turkey. We do demand, and we are consistent. We must be
ready for the review of the existing map,” Postanjyan emphasized.

One of the instruments to achieve this goal is to adopt a new strategy concept.

http://news.am/eng/news/260090.html

Cyprus Parliament Speaker: Non-recognition of Armenian Genocide insp

Cyprus Parliament Speaker: Non-recognition of Armenian Genocide inspires Turkey

22:07, 03.04.2015
Region:World News, Armenia, Turkey
Theme: Politics

Cyprus newspaper Phileleutheros wrote an article regarding the photo
exhibition devoted to the Armenian Genocide. During the opening of the
exhibition jointly organized by the Armenian Parliament and the
Armenian Genocide museum-institute, Cyprus Parliament Speaker
Yiannakis OMIROU Ioanis Omaron delivered a speech.

He noted that Turkey refuses to recognize the crime committed against
Armenian people, while the non-recognition of the Armenian Genocide by
some countries inspires Turkey, as reported by Phileleutheros. The
Cypriot official called upon all civilized countries to recognize the
Armenian Genocide – the most terrible crime of the 20th century.

According to Omarou, non-recognition of crimes against humanity leads
to their repetition. He also reminded that the Parliament of Cyprus
was the first in Europe to unanimously recognize the Armenian Genocide
thrice – in 1975, 1982 and 1990 respectively.

Armenia News – NEWS.am

http://news.am/eng/news/260357.html

Des représentants américains pressent le président Obama de reconnaî

USA
Des représentants américains pressent le président Obama de
reconnaître le génocide arménien

Des membres de la Chambre américaine des représentants ont envoyé une
lettre au président Obama, l’encourageant à affirmer correctement le
génocide arménien comme un cas clair de génocide, a rapporté le Comité
National Arménien d’Amérique (ANCA).

“Nous remercions les membres de la Chambre et du Sénat américains pour
leurs efforts bipartites encourageant le président Obama à parler
ouvertement et honnêtement sur le génocide arménien au cours de la
célébration du centenaire de cet Avril,” a déclaré le Directeur
exécutif de l’ANCA Aram Hamparian.

“Un merci spécial aux représentants Pallone et Dold pour diriger cet
effort, et à chaque signataire de cette lettre du Causus arménien.”

En plus des coprésidents du Caucus arménien les autres signataires
sont les représentants Karen Bass (D-CA), Gus Bilirakis (R-FL), Dave
Brat (R-VA), Tony Cardenas (D-CA), Judy Chu (D -CA), David Cicilline
(D-RI), Katherine Clark (D-MA), Mike Coffman (R-CO), John Conyers
(D-MI), Jim Costa (D-CA), Jeff Denham (R-CA ), Robert Dold (R-IL),
Eliot Engel (D-NY), Anna Eshoo (D-CA), Steve Israel (D-NY), Joe
Kennedy (D-MA), James Langevin (D-RI), Barbara Lee (D-CA), Sander
Levin (D-MI), Ted Lieu (D-CA), Zoe Lofgren (D-CA), Alan Lowenthal
(D-CA), Carolyn Maloney (D-NY), Sean Patrick Maloney (D-NY), Betty
McCollum (D-MN), James McGovern (D-MA), Grace Meng (D-NY), Grace
Napolitano (D-CA), Devin Nunes (R-CA), Frank Pallone ( D-NJ), Ed
Perlmutter (D-CO), Collin Peterson (D-MN), Jared Polis (D-CO), Lucille
Roybal-Allard (D-CA), Edward Royce (R-CA), Linda Sanchez ( D-CA),
Loretta Sanchez (D-CA), John Sarbanes (D-MD), Janice Schakowsky
(D-IL), Adam Schiff (D-CA), Brad Sherman (D-CA), Christopher Smith (R-
NJ), Jackie Speier (D-CA), Dina Titus (D-NV), Paul Tonko (D-NY), David
Trott (R-MI), Niki Tsongas (D-MA), David Valadao (R-CA) et Christopher
Van Hollen (D-MD).

dimanche 5 avril 2015,
Stéphane (c)armenews.com

http://www.armenews.com/article.php3?id_article=109884

Defense Ministers Of Georgia, Turkey, Azerbaijan Meet In Private In

DEFENSE MINISTERS OF GEORGIA, TURKEY, AZERBAIJAN MEET IN PRIVATE IN TBILISI

Interfax, Russia
April 2 2015

TBILISI. Apr 2

The defense ministers of Georgia, Turkey and Azerbaijan converged
in Tbilisi on Thursday to develop trilateral military cooperation
launched about a year ago.

“The purpose of trilateral cooperation is regional peace and security.

It is not aimed against third parties, but rather helps professional
development of our armed forces,” Georgian Defense Minister Mindia
Janelidze told reporters at the end of the private session.

In the words of Turkish Defense Minister Ismet Yilmaz, trilateral
defense cooperation “is a good mechanism of regional stability.”

In turn, Azeri Defense Minister Zakir Hasanov accused Armenia of
destabilizing the region. “Armenia is the only state in the region
which lays territorial claims to our countries. We will continue to
address this problem,” he told reporters.

Aravot: ARFD to nominate its candidate in Abovyan mayoral elections

Aravot: ARFD to nominate its candidate in Abovyan mayoral elections

12:04 04/04/2015 >> DAILY PRESS

ARF Dashnaktsutyun intends to nominate its candidate in the mayoral
elections in Abovyan city (Kotayk province), Aravot reports citing
sources.

Abovyan mayor Karapet Guloyan was appointed as governor of Kotayk on Thursday.

According to the newspaper, ARFD’s candidate is a participant of
Karabakh war, and a well-known public and political figure.

Source: Panorama.am

Large protest "1915-2015: 100 Years of Denial: It’s Enough" to be he

Large protest “1915-2015: 100 Years of Denial: It’s Enough” to be held in Bern

13:05, 4 April, 2015

BERN, 4 APRIL, ARMENPRESS. On April 24, the Swiss city of Bern will
hold a large protest against denial of the Armenian Genocide. As
“Armenpress” reports, citing Nouvelles d’Armenie, the protest will be
held with the title “1915-2015: 100 Years of Denial: It’s Enough”.

The protest will be dedicated to the recognition of the genocides of
the Armenians, Assyrians and Pontic Greeks and the commemoration of
the victims.

http://armenpress.am/eng/news/800453/large-protest-%E2%80%9C1915-2015-100-years-of-denial-it%E2%80%99s-enough%E2%80%9D-to-be-held-in-bern.html