Revolution et genocide: Interview de Robert Melson

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Révolution et génocide: Interview de Robert Melson
par Khatchig Mouradian
Le 10 février 2005
Traduction Louise Kiffer

“Toutes les victimes de désastres pensent que leur désastre est unique au
monde. C’est un peu comme si l’un de vos proches mourait, vous n’aimeriez
pas que quelqu’un vous dise: Je regrette que cette personne soit morte mais
permettez-moi de vous dire que quelqu’un d’autre aussi est mort” dit Robert
Melson dans cette interview.

En tant que survivant de l’Holocauste, Melson a raison de penser que la
souffrance de son peuple a été unique. Toutefois, entraîné aux processus
comparatifs, il trouve aussi qu’il est important de dresser des parallèles
entre l’Holocauste et les autres génocides. ” Si vous voulez avoir une
certaine compréhension, il faut comparer” dit-il. C’est ce que fait
exactement Robert Melson dans son livre: “Révolution et Génocide – sur les
origines du Génocide arménien et l’Holocauste” (University of Chicago Press,
1992).

Pour lui, “unicité ne veut pas dire incomparabilité, et comparabilité ne
signifie pas équivalence”. Robert Melson a reçu son Doctorat en Science
Politique du MIT en 1967. Sa recherche couvre le génocide et le conflit
ethnique dans des sociétés plurales. Il est actuellement président de
l’Association Internationale des spécialistes du génocide. Son livre
“Révolution et Génocide” a reçu le “PIOOM Award” de l’Université de Leiden
comme le meilleur dans le domaine des Droits Humains pour 1993 [.]

Aztag – Vous définissez le génocide comme une initiative politique qui
utilise le massacre et autres moyens pour éliminer une communauté ou une
classe sociale d’une structure sociale”. Cette définition, comme vous l’avez
vous-même remarqué, est à la fois plus large et plus étroite que celle des
Nations Unies. Pourquoi avez-vous opté pour cette définition spécifique ?

Robert Melson – Eh bien, ce que j’ai essayé de faire était de résoudre le
problème de la convention de l’ONU (sur le génocide). Plusieurs personnes
ont trouvé que la définition de l’ONU était trop étroite, car elle ne
comportait pas les groupes politiques et socio-économiques. On dit aussi
qu’elle est trop large car elle ne fait pas de distinction entre le génocide
général et le génocide partiel. Ma définition prend en considération ces
deux critiques. Cependant je ne fais pas une fixation sur les définitions.
Ce qui m’intéresse réellement est le processus, la réalité de ce qui a
conduit au génocide et ce qui arrête le génocide.
Le Génocide, pour moi est une destruction planifiée, sur une grande échelle,
d’êtres humains innocents au sens le plus large, et ce que j’ai fait dans le
livre est d’essayer d’être le plus exact possible quant aux définitions,
mais ce n’est pas ce qui est le plus important.

Aztag – Dans l’une de vos conférences, vous avez dit: “mes parents ont
commencé à découvrir la vérité sur ce qui est arrivé au peuple juif, mais
c’était une connaissance sans compréhension.” Etait-ce le besoin de donner
“du sens à l’insensé” qui a suscité votre intérêt pour ces recherches ?

R. Melson – oui, c’est cela. J’ai reçu une éducation en science politique,
et comme je faisais de la recherche politique, j’ai pensé que d’une part je
pratiquais ma profession et d’autre part, j’étudiais la première
préoccupation de mon esprit, et ce qui me causait le plus de souci c’était
mon passé; l’Holocauste, la destruction de ma famille. Aussi, ma solution
personnelle était d’assembler ma recherche et ma réflexion sur ce qui
m’intéressait; et c’est ce que j’ai fait. Je dois dire que cela m’a pris
plusieurs années pour y arriver.

Aztag- Et pourquoi cette “compréhension” est-elle importante pour le
survivant d’un génocide ?

R. Melson – Excellente question. La compréhension ne redonne la vie à
personne. Je ne suis même pas sûr qu’elle empêche de futurs génocides – bien
que les gens affirment que sans la compréhension, la prévention est
impossible.. A sa base psychologique la plus fondamentale, on est à la merci
du passé; on sent qu’on ne peut pas le maîtriser, on sent qu’on en est
victime. Bien que la compréhension ne mette pas en route un processus de
reconstruction du passé, ou ne ramène pas en arrière ceux qui ont été
victimes, mais au moins elle nous donne une certaine maîtrise sur nos
propres pensées. La compréhension, en un sens, est un processus égoïste,
c’est une manière de régler votre propre crise. Il me semble qu’on peut
faire une analogie avec quelqu’un qui a une maladie grave, – disons le
cancer – et sait qu’il est dans une phase terminale. L’une des choses qu’il
va faire va être d’essayer de comprendre le cancer, cela ne va pas faire
disparaître le cancer, mais la compréhension va l’aider à le gérer. Je crois
que c’est la meilleure réponse que je puisse vous donner.

Aztag – Que dites-vous des comparaisons ?

R. Melson – Je ne suis pas un historien; je ne suis pas un sociologue, ni un
psychologue. Je compare les politiques. Aussi, j’utilise naturellement la
méthodologie et les approches qu’on m’a enseignées, et je trouve que c’est
le meilleur procédé, c’est même le seul. Si on veut avoir quelque
compréhension, il faut comparer. La comparaison est, en un sens, la base de
toute science. Sinon, on ne peut ni comprendre ni mesurer quoi que ce soit;
il faut un point de référence. Quel est l’éclat de ma lampe de bureau ? La
question est: comparé à quoi ?

Aztag – Etre à la fois un survivant et un chercheur de l’Holocauste, est un
problème sensible d’unicité, qui peut rendre la tentative de comparaison
encore plus difficile, n’est-ce pas ?

R. Melson – Je suppose que toutes les victimes de désastres pensent que leur
désastre est unique au monde.Mais un médecin, qui essaie de diagnostiquer un
mal, recherche les différents cas de ce mal – encore la notion de
comparaison – pour pouvoir remarquer dans quelles conditions ce mal s’est
manifesté. Certains membres de la communauté juive ont été sensibles à cette
question de comparaison, car l’Holocauste est récent, et aussi car un grand
nombre de personnes l’ont subi, mais il y a aussi une autre raison pour
laquelle les Juifs pensent que leur cas est unique. On leur dit souvent: ”
oui, c’est terrible cet Holocauste, mais bien d’autres peuples ont souffert,
alors n’en faites pas trop, soyez normal, comme tout le monde”. Et la
réaction honnête est la suivante: ” Donnez-nous une chance de nous plaindre
un peu, donnez-nous une chance d’enterrer nos morts, avant de nous dire de
devenir normal.”
Il y a donc eu une sorte de réaction émotionnelle envers la comparaison.
Mais maintenant, nous ne sommes plus en 1955, mais en 2005, avec les
génocides cambodgien et rwandais, et avec la connaissance de plus en plus
grande du Génocide arménien, je pense que la plupart des gens reconnaissent
qu’il y a dans le monde beaucoup plus de cas que la destruction d’un seul
peuple.

Aztag – Pouvez-vous s’il vous plaît expliquer brièvement les arguments que
vous présentez dans “Révolution et Génocide” ?

R. Melson – Les principaux points sont à la fois l’introduction et la
conclusion du livre. J’ai essayé de comparer le Génocide arménien et
l’Holocauste, et j’ai essayé de ne pas seulement considérer l’idéologie des
“Jeunes Turcs” ou des Nazis, mais aussi les circonstances dans lesquelles
ces génocides se sont produits. Une transformation révolutionnaire a eu lieu
dans l’Empire Ottoman avec le coup d’Etat contre Abdul Hamid, et les
circonstances étaient la Première Guerre Mondiale. Et maintenant si l’on
observe l’Holocauste, ce fut l’arrivée au pouvoir d’Hitler qui a été une
sorte de révolution – Il a exprimé clairement qu’il était révolutionnaire,
et que les Nazis étaient des révolutionnaires arrivés au pouvoir, et le
génocide s’est produit pendant la guerre.
Alors une question se pose: POURQUOI ? Qu’y a t-il dans la révolution et la
période de guerre, qui peut, dans certaines circonstances, provoquer un
génocide ? Je pense que l’idée simple derrière tout cela est que les
révolutionnaires essaient de transformer leur société de manière profonde,
et que l’une des manières de transformer une société est d’éliminer les
groupes qui ne collent pas à l’identité que les révolutionnaires souhaitent
donner à leur société. Et ce que fait la guerre, c’est de permettre à ces
mesures radicales d’avoir lieu, car les guerres bloquent la société et elles
apportent des solutions militaires à des problèmes sociaux. Or, il n’est pas
vrai que toutes les révolutions entraînent un génocide – la révolution
américaine n’a pas causé de génocide – la révolution anglaise n’en a pas
causé non plus – mais dans certaines conditions, quelques révolutions
entraînent un génocide. De même, tous les génocides ne sont pas des produits
de révolutions. La destruction des autochtones d’Amérique, et la destruction
des peuples africains étaient des produits de l’Impérialisme et non de
révolutions.

Aztag – Quand je lisais votre livre, je pensais aux autres cas de génocide,
ceux du Cambodge et du Rwanda.

R. Melson – Oui, j’ai cité à ce sujet un passage du livre :”The Spector of
Genocide” de Robert Gellately et Ben Kiernan. Dans ce chapitre, je ne fais
que prolonger l’analyse du Génocide arménien et de l’Holocauste au Rwanda.
Et là encore nous avons le genre de révolution des années 50 – celle de
1959 – et les Hutus arrivés au pouvoir, déplaçant les Tutsis, prônant une
idéologie raciale; l’idéologie hamite prétend que les Tutsis à l’origine ne
faisaient pas partie de la nation, qu’ils étaient venus de Somalie ou
d’Ethiopie, et par conséquent ne devaient avoir aucun pouvoir et devaient
être démis de toutes leurs fonctions. Très peu de temps après, les massacres
se sont produits. Quand on parle aux Rwandais, ils vous disent que le
génocide n’a pas commencé en 1994, et vous font remarquer que le processus
du génocide a commencé en 1959. La guerre, c’était celle envers le RPF
(Rwanda Patriotic Front) commencée en 1990. Alors, au Rwanda, on avait de
nouveau les conditions de révolution et de guerre menant au génocide.

Aztag – Et qu’en est-il du Darfour ? Les événements qui ont récemment causé
le déplacement de plus d’un million de personnes, et la mort de milliers
d’autres, beaucoup appellent cela un génocide, et d’autres rechignent à
utiliser le mot.

R. Melson – Oui, encore. Je sais que le président Bush et le Congrès ont
utilisé le terme “génocide”, mais quand on revient à la définition du
génocide de l’ONU, il est question de génocide partiel et de génocide
total. Le génocide total signifie l’extermination, c’est ce qui est arrivé
aux Tutsis, aux Arméniens et aux Juifs d’Europe. Je pense qu’au Darfour, il
y a eu un génocide, mais c’était plutôt un nettoyage ethnique; cela
ressemblait davantage à ce qui est arrivé en Yougoslavie, où les gens
étaient chassés et “punis” pour des activités politiques, ce n’est pas une
extermination planifiée, mais c’est très pénible ! Des dizaines de milliers
de personnes ont déjà été tuées, et s’il n’y a pas assez de soutien, il y en
aura encore plus, c’est donc un génocide partiel, mais ce n’est pas le genre
d’extermination que j’ai décrit.

Aztag – Quand ils parlent des causes du Génocide arménien, Dadrian et Suny
n’accordent que très peu de crédit à la “thèse de la provocation” selon
laquelle les actions des Arméniens auraient poussé les criminels à réagir
avec violence, mais vous, vous rejetez complètement cette thèse.

R. Melson – Je pense que la différence entre Dadrian et Suny, et moi, c’est
que je suis catégorique. Nous reconnaissons tous qu’il y a eu des bandes
arméniennes, que les troupes russes ont commis des atrocités envers des
villageois turcs dans les villayets orientaux, etc.La véritable question est
celle-ci: Est-ce que ces provocations ont été la cause du génocide ?
Bernard Lewis et les “commentateurs” turcs disent que les provocations ont
été la cause du génocide. Mon argument est plutôt simple; dans toute
provocation, que ce soit le génocide arménien, ou celle d’un collègue au
travail, la façon dont vous réagissez ne dépend pas de la provocation, elle
dépend de vous, de ce que vous pensez, de votre attitude envers votre
collègue. Votre action n’est pas une réaction automatique à la provocation.
Si vous marchez dans le hall, et qu’un collègue vous bouscule
accidentellement, si vous le repoussez très durement, votre réaction n’est
pas automatiquement un produit de son action. C’est un produit de votre
mauvaise humeur de ce matin-là, ou de votre animosité envers cette personne,
ou de votre agressivité personnelle. En somme, pour comprendre les actions
d’une personne qui se conduit violemment, il faut comprendre ce qui motive
cette personne, il ne suffit pas de voir ce que la victime a fait. Il se
peut que la victime ait fait quelque chose, ou qu’elle n’ait rien fait.
C’est cela, c’est là la base de mon argument. Ce que j’ai essayé d’expliquer
est ceci: “Voyons ce qui arrivait aux Jeunes Turcs, qu’est-ce qui leur
passait par la tête?” plutôt que ce que faisaient les Arméniens.

Aztag – Vous dites, dans l’un de vos articles, que les gens insistent
quelquefois sur le nationalisme des Arméniens, sans voir le nationalisme des
Turcs.

R. Melson – Exactement. Je veux dire qu’il y avait bien sûr un nationalisme,
les Dashnaks, les Hentchags, oui c’étaient des mouvements nationalistes,
mais qu’en était-il des Turcs ?
Le livre de Bernard Lewis “L’Emergence de la Turquie moderne” est un livre
merveilleux, un excellent livre, mais quand il aborde le Génocide arménien,
la façon dont il le traite est très étrange. C’est comme si les Turcs
étaient devenus une sorte de pilotes automatiques, et n’avaient aucune
conviction personnelle, ni aucune idéologie personnelle. Leur idéologie
était le nationalisme, naturellement.

Aztag – Quels sont vos centres d’intérêt en ce moment ?

R. Melson -Eh bien, depuis, j’ai réfléchi sur le génocide rwandais. Et j’ai
écrit un article là-dessus. J’ai aussi écrit un mémoire sur les épreuves de
ma famille pendant la guerre, c’est intitulé “False Papers” (faux papiers).
Ces derniers temps je me suis interrogé sur la prévention. A un certain
moment, il faut se dire: “Cette analyse devrait être utile, elle devrait
entraîner des politiques utiles”. C’est pourquoi, dans mon étude du
génocide, j’en suis venu à m’intéresser à la question de la prévention et
celle de la résistance. Voilà les deux questions sur lesquelles je me suis
penché, et sur lesquelles je vais probablement écrire, en comparant le
Génocide arménien, l’Holocauste et le Génocide du Rwanda. J’enseigne ici un
cours sur le Génocide et l’Holocauste, et très souvent, l’une des questions
que me posent les étudiants est la suivante:
“Pourquoi ces gens ne résistent pas et se laissent tuer ?” Et je réponds:
“Parce qu’ils n’ont pas été préparés à résister; ce n’était pas une
population armée, et elle a été attaquée par une organisation armée;
généralement, cela prend un certain temps pour organiser la résistance, et
le temps de s’organiser, après c’est trop tard, la plupart des gens sont
déjà morts”.

Aztag – Vous avez à l’esprit des cas de résistance ?

R. Melson – Exactement. Par exemple, la résistance de Van, ou celle du
ghetto de Varsovie, la résistance dans certaines parties du Rwanda. Dans
certains cas il y a eu résistance, mais dans la plupart, il n’y en a eu
aucune. Et très souvent, ce que font les victimes, c’est de se blmer, ou de
blmer leur culture.
La génération elle-même qui a souffert de l’Holocauste a été accusée d’avoir
été trop agressive, trop armée, et trop expansive. D’une part elle est trop
passive, d’autre part elle est trop agressive, aussi je ne pense pas que
l’explication culturelle soit très bonne. Je pense qu’une meilleure
explication serait celle de la situation et de la structure. Les gens qui ne
s’attendent pas à être tués ne sont pas préparés à résister, et par
conséquent, ils ne résistent pas ! Et c’est une sorte de perte de temps de
critiquer la culture et d’essayer d’expliquer, dans ce contexte, pourquoi on
ne résiste pas. C’est donc là ma thèse.
Il y a eu de très profondes études sur les cultures juives, et comment
pendant des siècles, les Juifs regardaient ailleurs pendant qu’une violence
était exercée contre eux, parce qu’ils n’avaient aucune chance de résister,
exactement comme les Arméniens dans l’Empire Ottoman. Le fait est que si les
gens peuvent arriver à s’organiser, s’ils peuvent obtenir des armes, ils
résistent.

Aztag – Cela peut rendre la thèse de la provocation de moins en moins
défendable, n’est-ce pas ?

R. Melson – Oui, c’est bien cela. Si les gens sont si provocateurs, pourquoi
n’ont-ils pas résisté ? Et c’est vrai, vous avez raison de souligner ce
point, les gens sont à la fois accusés d’avoir provoqué le génocide, et ils
sont également accusés d’être passifs et de ne pas résister. L’autre
question est celle du déni.
Ils ont provoqué le génocide, ils étaient trop passifs, mais naturellement,
il n’y a pas eu de génocide . C’est un magnifique ensemble de diabolisation
et d’humiliation des victimes, encore une fois. D’abord ils sont tués,
ensuite on leur dit qu’ils ont été tués parce qu’ils ont provoqué le crime,
puis on leur
dit qu’ils auraient dû résister, enfin on leur dit qu’ils n’ont pas été
tués. C’est un beau paquet de mensonges !

Aztag – Les historiens et les spécialistes du génocide parlent souvent de
génocide comparatif, dans le but de comprendre et de pouvoir éviter le
génocide. Mais le fait est qu’on dit: “Jamais plus”, et nous avons cela
encore, encore et encore, alors à quoi ça sert ? Est -ce que tout cela
finalement n’est pas de la real politique ? On pourrait penser: à quoi bon
comparer et analyser, on ne peut pas changer grand chose parce que tout
revient à la real politique et aux intérêts des superpuissances.

R. Melson – Je pense qu’il y a en effet un brin de vérité dans ce que vous
dites. Dans le livre de Samantha Power “A problem from Hell: America and the
age of genocide” (Un problème d’enfer: l’Amérique et l’ge du génocide),
l’argument de base est que ce n’est pas par accident que les Etats Unis
n’arrivent pas à empêcher le génocide, ils ne veulent pas éviter le génocide
à moins que leurs intérêts, comme vous dites, soient directement menacés.
Ils ne veulent pas faire courir de risques à leur peuple, ils ne veulent pas
risquer leur richesse. Nous avons de belles paroles, de très beaux
sentiments, et rien de plus ne se produit; et le meilleur exemple est celui
du Rwanda, puisque l’Holocauste s’est passé dans des conditions de guerre
mondiale, de même que le Génocide arménien, et qu’il était très difficile
d’intervenir. Cependant, au Rwanda, quelques bataillons de Marines US
auraient pu empêcher toute l’affaire.
La Real Politique a joué un rôle important. Je suppose que les
universitaires et les chercheurs interviennent un peu, mais ils ne peuvent
pas substituer leurs décisions à celles des gens au pouvoir. Je pense que ce
qu’ils peuvent montrer est qu’il y a des signes, qu’une situation
génocidaire est en train de se développer, et que la prévention, dans un
premier stade, ne coûte pas si cher.
Il n’est pas nécessaire d’envoyer des troupes ou d’avoir à déplorer des
pertes humaines parmi ceux qui sont en train d’en sauver d’autres. Par
exemple dans le Génocide rwandais, il y a eu un appel au génocide à la
radio, mais les USA et l’ONU n’ont pas voulu brouiller cette radio. Il y
avait des déclarations faites par les gens au pouvoir qui menaçaient de
génocide, personne n’a réagi à ces menaces, personne n’a dit: “Ecoutez, nous
allons vous imposer de sévères sanctions, nous allons geler vos comptes
bancaires”.

Il y a beaucoup de choses qui peuvent être faites si les gens font attention
aux signes, aux signes d’avertissement, et je pense que c’est là que les
universitaires peuvent être utiles. Quels sont les quelques signaux
d’avertissement qu’un génocide va survenir ? Je pense que si vous avez une
société profondément divisée, en état de révolution, pouvant mener à la
guerre, je pense que ce sont là des signaux d’avertissement; les gens
peuvent y prêter attention ou non, mais au moins, en tant qu’universitaire
on peut dire: “regardez, pourquoi ne faites-vous pas attention à cela dès
maintenant, avant qu’il ne soit trop tard ? Voilà comment on peut être
utile, mais naturellement notre influence est limitée. Je suis un
professeur. J’écris, je ne commande pas des armées !

Aztag – Et vous pourriez aussi aider à créer une plus grande vigilance.

R. Melson – bien sûr, bien sûr. Le monde est compliqué, il n’y a pas que la
real politique; il y a dans le monde entier une sensibilité aux Droits de
l’Homme, les gens réagissent, par exemple, le Tsunami. Vous avez le Tsunami
en Indonésie, au Sri Lanka, le monde s’est mobilisé autour de cela
immédiatement, des millions de dollars ont été dépensés pour aider les gens,
etc.Pourquoi cette mobilisation n’a-t-elle pas eu lieu pour ce qui s’est
passé au Rwanda ? Or, il y a un mouvement pour les droits humains, c’est
presque comme le mouvement anti-esclavagiste au 19ème siècle; au 20ème et au
21ème siècle il y a des tas de gens dans le monde qui sont concernés par ces
choses et qui peuvent être mobilisés pour une action et qui devraient
l’être, mais il y a aussi la Real Politique, les gens qui sont au pouvoir
définissent les choses d’une façon mesquine, ils font attention à l’opinion
publique, ils font attention aux coûts des actions, et si les actions
coûtent cher en argent et en vies humaines, ils ne les font pas. Si les
actions ne coûtent pas trop cher, et qu’il y a une pression publique pour
faire quelque chose, ils pourraient faire quelque chose.
Je pense que je souligne une évidence, là.

W Prelacy: His Holiness Aram I Blesses New Western Prelacy Building

PRESS RELEASE
Western Prelacy
of the Armenian Apostolic Church of America
Archbishop Moushegh Mardirossian
Prelate, Western United States
6252 Honolulu Avenue
La Crescenta, CA 91214
Tel: (818) 248-7737
Fax: (818) 248-7745
Email: [email protected]

For more information:
Zanku Armenian (818) 243-3557
Mercata Group

Catholicos Aram I Blesses New Western Prelacy Building

New Building to Usher in Era of Expanded Spiritual Role in Community

(Los Angeles, CA – October 12, 2005) – Saturday, October 8 marked a historic
day for the Western Prelacy as His Holiness Aram I, Catholicos of the Great
House of Cilicia, blessed the new building that will house the Western
Prelacy headquarters upon completion. The ceremony began with His Holiness
blessing a large cross that was then lifted with a crane and placed on top
of the dome that will house the St. Dertad and St. Ashkhen Chapel in the new
building in La Crescenta. While the building is not yet fully completed,
several hundred guests and clergy attended to witness the Pontiff’s blessing
of the new structure ushering in a new era of expanded spiritual leadership
for the church in the western United States.

Many of the major benefactors who made the building possible were on hand to
take part in the special occasion including Mrs. Ashken Pilavjian and Mr.
and Mrs. John and Asdghig Bedrossian. Following the blessing and placement
of the cross, the Catholicos led a procession of clergy and benefactors into
the building to officially bless the alter inside and the overall building.

“This marks a historic day,” said Archbishop Moushegh Mardirossian, Prelate
of the Western United States. The Archbishop thanked all the benefactors
who made the building possible as well as the tireless efforts of the
Prelacy Executive Council, the Building Committee and others who have worked
very hard to make the building a reality. “When our people work together
for the common good of the community no resources are beyond the reach of
those who take initiative,” the Archbishop continued. The Archbishop also
noted the presence of a representative from the Forest Lawn memorial park
that also made a sizeable donation for the Prelacy building.

His Holiness declared that this is not just a building that will house the
Prelacy’s offices but rather “it is the home of our faith and nation which
will serve our church and people.” The Catholicos also noted the integral
role played by Archbishop Mardirossian and the various benefactors and
committee members who drove the idea and realization of the structure. “May
God bless and look over all those who will care for and work in this
building and the Armenian American community who will support this effort,”
the Pontiff concluded.

The building is expected to be completed within a year at which time all
Prelacy functions will be consolidated at this location from their temporary
location which is currently in Encino.

There is Nothing for Us in the Village

HETQ online
There is Nothing for Us in the Village
October 10, 2005
“I’m not going to pretend and say this is my birthplace and I would never
leave. If I have nothing to do here, how long can I admire the trees and
bushes? Judge for yourselves. My peers in the city have achieved so much.
They’ve graduated from university, are working, and some have even married.
And me..”
The village of Ditavan in the Tavush Marz is close to the sky. Here the day
begins when the sun rises and ends when it sets. The small village, curled
next to a forest, has become even smaller in recent years, as a result of
the many problems it faces. You won’t hear children in the streets–they’re
helping their parents with farm work. There are hardly any young people here
at all. Hermes and Felix are the last of their group of friends left in the
village. After finishing high school, Hermes was accepted at Yerevan’s
Polytechnic Institute, but he couldn’t afford the tuition. Felix didn’t even
try.
“I had very good grades in school, which my teachers will confirm, but
that’s not enough to be accepted to university,” he explained. ” I felt that
when I went to school in a neighboring village, after finishing the eighth
grade here, and saw how poor the level of education was at my school. For
instance, our foreign language teacher didn’t even have a university
education. How could I think about higher education with the knowledge that
he gave me? I wanted to study in the law department at Yerevan State
University, where high grades in a foreign language are a must.”
Talking to Felix and Hermes, it’s hard to believe that they don’t have
higher education. They are knowledgeable about literature and history, and
are interested in astronomy.
“There’s nothing keeping us here. If there were an opportunity, we would
leave for the city right now. There’s nothing to do here. In warm weather we
work on the land, and in winter we bring wood from the forest. At our age
it’s boring, even sickening. We don’t go to the library anymore. There isn’t
a book we haven’t read. We have a better library at home. We fight boredom
with books. Unfortunately, we don’t know about modern literature. We can’t
buy it. There’s a dire need for information in the village. First of all, we
only get a few TV channels here. Second, we only get newspapers when the
pensions arrive, and that is always late. We are not saying that we would
leave the village forever; that’s not possible. It’s our birthplace, and
there are many things that connect us to this place.”

Felix and Hermes say that time passes more quickly in the summer. That’s
when tourists and people who have moved away visit the village, giving the
young men a chance to make new friends, and find out about life in the city
and the interests of young people there.
“If we were in the city, maybe we wouldn’t think about what to do, how to
spend out time. Of course, when we talk with our peers from the city we
understand that they have more opportunities than we do. For instance, they
have homes in the city. W we tried to go and work in the city several times,
but we had to give most of our salary for the rent. And we couldn’t help our
relatives in the village, which is the first goal for everyone who leaves
home.”
Felix and Hermes think it will take a miracle before village life in the far
corners of Armenia improves. They are afraid that they will never be able to
read the books and magazines or do the kind of work that they want to, in
short, that they’ll never find a way to quit accepting what life has given
them, and make a change.
Lusine Balyan, Anahit Vardanyan

http://hetq.am/eng/society/0510-dit1.html

Mobilisation Autour De Quatre Familles Menacees D’Expulsion

MOBILISATION AUTOUR DE QUATRE FAMILLES MENACEES D’EXPULSION

Le Telegramme , France
10 octobre 2005

Actuellement, sous le coup d’une ” invitation a quitter le territoire
“, deux familles armeniennes et deux familles georgiennes, sejournant
a Lannion depuis plus d’un an, ainsi qu’une famille georgienne,
demeurant a Paimpol, sont menacees d’etre

Alertee par la Ligue des Droits de l’Homme, une centaine de personnes,
voisins, amis, parents d’elèves, representants d’associations
caritatives et de mouvements de defense du citoyen, se sont reunies,
vendredi soir, en presence du maire, Alain Gouriou, afin de trouver ”
une solution humanitaire qui permettrait aux familles de rester dans
le Tregor “.

Une motion de soutien

C’est a la demande du Service de coordination, d’orientation et
d’hebergement des demandeurs d’asile (Scoda), que la ville de Lannion
a accueilli quatre familles, de structures identiques : deux parents
et deux enfants, dont le dernier est ne en France. Deux d’entre elles
(armeniennes) sont logees aux Fontaines et a Pen ar Rhu et les deux
autres a Ker Uhel.

” Dans l’une des familles georgiennes, où la mère est economiste et le
père, journaliste, c’est l’aîne des enfants, elève de 6 e , qui sert
d’interprète ” explique le maire. ” J’ai rassure ce petit garcon en lui
expliquant que l’expulsion ne pourra se faire qu’après decision d’un
juge. L’etat de sante de la maman n’est pas très bon et necessitera
une operation en novembre, au centre hospitalier de Lannion.

En vertu de quoi, l’autorisation de sejour devrait etre prolongee
jusqu’en decembre. Ceci etant, leur recours a ete rejete et cette
famille comme les autres a recu une invitation a quitter le territoire
francais “.

” Il y a aussi des individus esseules, dans des situations tout aussi
dramatiques. La aussi il faudra etre vigilant ! ” a rappele Philippe
Coulau, responsable de la section paimpolaise de la Ligue des Droits de
l’Homme. ” Lundi soir, lors du conseil municipal a Lannion, il serait
bon qu’une motion soit adoptee, invitant le prefet a reconsiderer
les cas de ces familles armeniennes et georgiennes qui ne troublent
en aucun cas l’ordre public “, a estime Alain Gouriou.

” La situation est delicate pour le legislateur que je suis, mais dans
ce cas present, le devoir d’humanite va au-dela du simple respect du
texte “, a declare Alain Gouriou.

Solidarite financière

Dès lors où les familles recoivent leur IQT, elles perdent leur
indemnite mensuelle (300 EUR) versee par l’Etat et se retrouvent
sans couverture sociale. Depuis debut septembre, deux d’entre elles
ne survivent que grâce aux actions de solidarite. Un appel a la
manifestation est lance samedi. Rendez-vous a 14 h 30 devant la mairie.

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NDU Will Have Observers In All The Areas

NDU WILL HAVE OBSERVERS IN ALL THE AREAS

A1+
| 17:00:43 | 10-10-2005 | Politics |

The National Democratic Union Information Service informs that on
October 8 the party Council had a session in which representatives
of all the regional structures of the party participated.

The NDU leader Vazgen Manoukyan represented to those present the
political situation in the country, as well as the discussions about
the draft Constitution held up to now.

As a result of the discussions the party has decided to boycott the
Constitutional referendum.

The Council has also discussed several issues about the boycott.

Particularly, they have decided to have observers in all the 1865
electoral areas of the Republic.

If People Are Not Hypnotized “Yes” is impossible

A1+

| 15:40:07 | 08-10-2005 | Politics |

IF PEOPLE ARE NOT HYPNOTIZED `YES’ IS IMPOSSIBLE

‘No’ to the constitutional amendments would mean `no’ to the authorities.
This is the opinion of the opposition. If the people adopt the amendments
would it mean `no’ to the opposition. `Certainly the parliamentary
opposition is convinced that the nation by no means will adopt the
Constitution proposed by Robert Kocharyan’, Justice faction member Grigir
Harutyunyan says. `I do not doubt that the people will reject the amendments
of course of mass hypnoses will not take place’, National Unity Secretary
Alexan Karapetyan says.

Grigor Harutyunyan does not rule out that the outcome of the referendum will
be undesirable for the opposition. However it would be progress of the
society had an opportunity to express opinion. However presently it is just
a dream’, Grigor Harutyunyan says.

Alexan Karapetyan position is a little different. The National Unity does
not impose its opinion to the voters. If the referendum fails the
authorities will have to adopt the proposals of the National Unity on the
dissolution of the parliament and conduction of extra parliamentary and
presidential election’, he says

In Grigor Harutyunyan’s opinion, even if the amendments are adopted via
fraud, it will bring no stability, since no single document will function at
the incumbent authorities.’

Diana Markosyan

On flogging poets and catching fish

The Globe and Mail, Canada
Oct 8 2005

FREEDOM OF EXPRESSION: ONE AUTHOR SPEAKS
On flogging poets and catching fish

At a recent writers’ festival in Iceland, MARGARET ATWOOD spoke out
about the Orhan Pamuk case. Here’s what she had to sayBy MARGARET
ATWOOD

Saturday, October 8, 2005 Page R13

REYKJAVIK — I’ve been asked to say a few words about writers’
festivals, and why we might have such things. There’s also a fish
conference here at this time — I hope none of you have come to the
wrong place. Here’s how to tell them apart: At the fish conference,
they’re talking about fish — an important subject, in my view, as
some kinds of fish are threatened — whereas at the writers’
conference we are talking about writing . . . in many areas of the
world, under threat as well.

Iceland is a highly fitting place to be talking about writing,
because most of the earliest writing of the medieval period took
place here. There has been much discussion of why this was, but two
of the elements must have been an appreciative and discerning
audience, and the desire to learn and create. Any society needs both
of these to produce a vigorous literary tradition, but it also needs
a third element — the public policy we refer to as freedom of
speech.

It was intensely moving for me to visit Thingvallir, the volcanic
rift valley where the Althing met, in Iceland’s earliest days, when
it was a self-governing country. Here points of view were hotly
debated, speakers were heard, and decisions were reached. The memory
of this kind of freedom — freedom from absolutism, freedom to
express your mind without being thrown into a dungeon — this memory
died hard in Iceland. Difficult times arrived, and the country fell
under the rule of Denmark, in that era a hard-handed monarchy; but
finally Iceland regained its independence, a quality that its
citizens as individuals had never lost. Parliamentary democracy as we
know it today owes much to Iceland.

Now I am going to make a connection that will be a surprise to some
— a connection between Iceland and Turkey. Oddly, in the Prose Edda
— which deals with the supposedly ultra-Norse pre-Christian
mythology — there’s a Christian-era cover story. This story
identifies the Aesir — Odin, Thor, Baldur, and all the rest — as
having come originally from Troy, “known to us,” says the Icelandic
Edda writer, “as Turkey.” It’s a curious thought — that the Norse
Gods came from Turkey. I mention it here because the world-famous
Turkish writer Orhan Pamuk, who has done more than anyone to
encourage a sympathetic view of Turkey in the West, is about to stand
trial in his own country for having spoken about the deaths of
Armenians and Kurds in Turkey at the time of the First World War.
Perhaps Iceland should make Orhan Pamuk, if not a god, at least an
honorary Icelander, as exemplified by his independence of mind and
expression.

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The Icelandic Nobel laureate Halldor Laxness begins his novel
Iceland’s Bell — a novel that circles around the losing and the
recovering of the ancient Icelandic manuscripts — with an act in
which free speech is punished. A poor farmer has said that the Danish
monarch then ruling Iceland had a fat mistress. That the man who is
flogged for stating a widely circulated truth is also an accomplished
oral poet is no accident.

Why are repressive governments so afraid of writers? Why do they
arrest and imprison and torture and kill them, all around the world?
It’s for much the same thing — for saying what everyone knows, but
nobody dares voice, and for saying it well. Imposed silence is a
favoured weapon of tyrants. To own up to the real history of one’s
country is an act of courage, because real histories are never
spotless; they are also seldom popular with the authorities of the
day. But true writers like Orhan Pamuk and Halldor Laxness are not
placed among us to flatter and conceal.

To flog the poets is not in the best interests of any country, much
less one that wants to join an association — in this case, the
European Union — where flogging the poets is not viewed well. Let us
hope that Turkey comes to its senses, and takes up again the destiny
ascribed to it by the old Icelandic Edda writer — as a place where
“the people are most endowed with all blessings: wisdom and strength,
beauty, and every kind of skill.”

And let us, as writers, celebrate our own particular skill — and the
freedom we have to practise it — during this exceptional writers’
festival. In Ireland, where many Icelandic genes originated, there
was a mythical fish known as the Salmon of Wisdom. I hope that is the
kind of fish we will all try to catch.

http://www.theglobeandmail.com/servlet/ArticleNews/TPStory/LAC/20051008/AUTHOR08/TPEntertainment/TopStories

Descendants Of Ottoman Genocide Victims To Receive Compensation

DESCENDANTS OF OTTOMAN GENOCIDE VICTIMS TO RECEIVE COMPENSATION
By Vitaly Makarchev

ITAR-TASS News Agency
TASS
PARIS, October 3

France’ Axa insurance company is beginning to pay compensations
to Armenians – the descendants of victims of the Ottoman genocide
of 1915-1924.

The relevant agreement was signed by the Axa leadership and a
California-based firm representing the interests of millions of
Armenians whose relatives died during persecution by the Ottoman
empire.

Most Important Discussion In The Empty Hall

MOST IMPORTANT DISCUSSION IN THE EMPTY HALL

A1+
| 16:57:07 | 03-10-2005 | Politics |

“Births must be supported by the state, every birth must have financial
support. There are many cases when young people do not want to create
a family because of financial problems”, announced NA President Arthur
Baghdasaryan during the discussion of the law on “State Pensions”.

Today in the Parliament the pack of social laws was discussed. It was
represented by the Minister of Social Affairs Aghvan Vardanyan. The
oppositional deputies also participated in the discussion. The
secretary of the Justice bloc Viktor Dallakyan offered to raise the
family pensions to the 70% of the minimal consumer basket.

“Not 70, but it will reach 60%”, claimed Aghvan Vardanyan. By the
way, there is also a point in the law which deprives the pensioner
of the pension for 6 months in case of finding false information in
the documents. Arthur Baghdasaryan offered to reduce the date to 3
months, but Aghvan Vardanyan said the date has already been reduced
from 1 year to 6 months.

Both the NA President and the Minister of Social Affairs noted
that it is an extremely important discussion. While saying these
words there were only 10 deputies representing the coalition in the
Parliament hall.

Athens: An EU stretched too far

Kathimerini, Greece
Oct 1 2005

An EU stretched too far
By Petros Papaconstantinou

The looming collapse of Turkey’s EU talks before they have even
started confirms that, for European governments, Ankara’s refusal to
recognize Cyprus was merely a pretext used to revise their
wrongheaded strategy. Vienna is once again halting the Sultan at the
gates of Europe – a role that Athens and Nicosia could not afford to
play. But the loose-tongued Austrians do not speak only for
themselves. The recent setback in the European Parliament and French
calls for a `clearly controlled’ application process for Turkey
indicate the change of mood.

For how can one explain the shift of big states which – after
pressuring Athens for years to lift its Turkey veto – have now, at
the 11th hour, unearthed the problem of Cyprus, the Kurdish issue,
the Armenian killings, even the cases of torture in Turkey’s
psychiatric clinics. In Turkish eyes, that can only be a sign of
growing reluctance to let Ankara hop on the EU train.

What the expanding alliance of Turkey-skeptics fail to see is that
the rushed expansion of the bloc was a blunder of mammoth
proportions. Enlargement was decided in the wake of German
reunification as Berlin reckoned that its unmatched economic leverage
would turn the former socialist countries of Eastern Europe into
satellites. Britain wanted the same thing for different reasons.
Eastward enlargement, it was believed, would put European plans for
political and military emancipation from the US on the back burner
and take the dismantling of Europe’s social state a step further.

In the end, it was London, not Berlin, who smiled. In this context,
the clamor over Turkish membership has catapulted onto center stage
the concerns over Europe’s geographical stretch, which threatens to
unravel its social and political cohesion.