‘One-Sided’ Tourism Is Developing In Armenia, Ecologists Think

‘ONE-SIDED’ TOURISM IS DEVELOPING IN ARMENIA, ECOLOGISTS THINK

arminfo
Thursday, August 18, 10:42

Hot Armenian summer has nevertheless brought not bad “tourist” harvest.

“The preliminary public opinion poll has shown that our expectations
from the summer months have justified”, – the head of Tourism
Department of Armenian Economy Ministry, Mekhak Apresyan, said at
today’s press-conference. He also added that the strict information
will voiced later, but nevertheless tourist trips to Armenia may grow
by 20% this year versus 2010. “It grew by 15% in the first half-year
of 2011 versus the same period of 2010”, – he said.

Despite such a rosy picture, the head of the non-governmental
organization “Ecolur” Inga Zarafyan said that a “one-sided” tourism has
been developing in Armenia, as our cultural and historical heritage
attracts tourists but mot the nature of the republic. She also added
that at present several resorts of Armenia are in hard situation,
including Sevan, where the works on cleaning of the inshore territories
are still unsatisfactory.

The situation in Tsakhadzor is also bad, as deforesting was implemented
to build resorts. The same happened in Dilijan. “A true contradiction
between big money and nature has been noticed in Armenia”, –
Zarafyan said.

Ruling Coalition, Opposition Alliance Strip Heritage Of Control Leve

RULING COALITION, OPPOSITION ALLIANCE STRIP HERITAGE OF CONTROL LEVERS – MP

Tert.am
18.08.11

The opposition Heritage party is concerned that none of its members
are involved in district electoral committees following a recent
voting by the Central Election Commission.

Speaking at a news conference on Thursday, Armen Martirosyan of the
Heritage party faction in parliament said such situation results
from a joint deal between the ruling authorities and the opposition
Armenian National Congress (ANC).

“The struggle against Heritage proved successful this time too. All
the political forces apart from Heritage are represented in the
district electoral committees,” he said, adding that the ANC had
earlier proposed setting up professional committees.

Martirosyan recalled that their party was against the electoral reforms
when the enactment of the amended Electoral Code was in process.

He said such attempts aim to strip Heritage of control levers.

“It is large-scale work. All possible measures are being taken to
shape a public opinion that Heritage will not have seats in the next
parliament. This is a plotted campaign aimed at stripping heritage
of control levers, ” he said.

Martirosyan added that Heritage continues working with the people,
refusing to use propaganda tools.

“Heritage is an alternative that will be offered to the people. It does
not have its share in the economy. The Heritage members are the only
lawmakers who do not own businesses and are engaged only in politics,”
he added.

L’Allemagne Mobilise L’Armee Turque

L’ALLEMAGNE MOBILISE L’ARMEE TURQUE

Imprescriptible.fr
Publie le : 18-08-2011

Info Collectif VAN – – Le Collectif VAN vous
invite a lire des Extraits des Memoires de l’Ambassadeur Henri
Morgenthau, Ambassadeur des Etats-Unis a Constantinople de 1913 a 1916,
publies sur le site d’Imprescriptible.fr. Avocat d’origine juive,
Henri Morgenthau s’est employe en vain pendant toute la duree de
son mandat dans l’Empire ottoman, a contacter personnellement les
chefs turcs du Comite Union et Progrès, les ” Jeunes Turcs ” Enver,
Djemal et Talaat, pour les appeler a faire cesser les deportations et
l’extermination de la population armenienne de Turquie. Il est l’un des
Justes qui a oeuvre pour defendre les victimes du genocide armenien.

Les Memoires de l’Ambassadeur Morgenthau

CHAPITRE IV

En lisant les journaux du mois d’août 1914, qui decrivaient les
mobilisations respectives des nations europeennes, je fus frappe par
l’admiration que manifestait la presse pour le magnifique elan avec
lequel, du jour au lendemain, les populations civiles se transformèrent
en armees. A cette epoque, la Turquie ne participait pas encore a
la guerre et ses representants politiques affirmaient hautement leur
intention de maintenir une stricte neutralite. Mais en depit de ces
declarations pacifiques, les choses se passèrent a Constantinople de
facon tout aussi belliqueuse que dans les autres capitales ; bien que
la paix regnât, l’armee fut mobilisee. Simple mesure de precaution,
nous fut-il dit.

Cependant, les scènes dont j’etais quotidiennement spectateur avaient
peu d’analogie avec celles qui se deroulaient chez les peuples
combattants. Le patriotisme martial des hommes, la patience et le
devouement sublime des femmes, peuvent donner parfois a la guerre un
caractère d’heroïsme ; ici, l’impression generale pouvait se resumer
ainsi : indifference, misère. Chaque jour, diverses hordes ottomanes
traversaient les rues ; des Arabes, nu-pieds, pares de leurs vetements
aux couleurs les plus vives, charges de longs sacs de toile contenant
la ration reglementaire de cinq jours, la demarche lourde et l’air
ahuri, coudoyaient des Bedouins egalement demoralises et qui (c’etait
manifeste) avaient ete soudain arraches au desert. Un assemblage
varie de Turcs, Circassiens, Grecs, Kurdes, Armeniens et Juifs se
bousculaient sous nos yeux. L’aspect de ces hommes trahissait leur
enlèvement rapide, les uns a leurs fermes, les autres a leurs magasins
; la plupart ne portaient que des haillons et beaucoup d’entre eux
paraissaient a demi-morts de faim ; ils etaient l’image du desespoir,
de la soumission – rappelant celle du betail – a un sort auquel ils
savaient ne pouvoir se soustraire. Pas de joie a l’evocation de la
bataille prochaine, ni la conscience du sacrifice a une noble cause
; non, jour après jour, ils passaient ainsi, a regret, sujets d’un
empire dechu qui, dans l’ultime effort du desespoir, s’armait pour la
lutte. Ces miserables soldats ne soupconnaient guère quelle puissance
les tirait ainsi des quatre coins de leur pays !

Nous-memes, le corps diplomatique, ne concevions pas alors la situation
reelle. Nous apprîmes plus tard que l’ordre de cette mobilisation
n’avait pas ete donne en principe par Enver ou Talaat, ou le Cabinet
turc, mais par le Grand etat-Major de Berlin et ses representants a
Constantinople, Liman von Sanders et Bronssart, qui en dirigèrent
pratiquement les diverses operations. L’activite des Allemands se
faisait sentir en toute chose. Dès que les armees germaniques eurent
franchi le Rhin , on commenca a installer un gigantesque poste
de telegraphie sans fil, a quelques milles de Constantinople. Les
materiaux furent envoyes d’Allemagne, en passant par la Roumanie, et
les machines, travaillant assidûment de l’aube au coucher du soleil,
etaient evidemment de meme provenance.

Naturellement, la legislation internationale fût prohibe la
creation d’un poste semblable a l’usage d’un belligerant, dans un
pays neutre comme la Turquie ; aussi fut-il annonce officiellement
qu’une compagnie allemande construisait cet appareil, pointe vers
le ciel, pour le compte du Gouvernement turc, et sur l’emplacement
d’une propriete appartenant au Sultan lui-meme. Mais cette histoire
ne trompa personne. Wangenheim parlait ouvertement et constamment
de ce poste comme d’une entreprise allemande. ” Avez-vous deja vu
notre sans fil ? me demandait-il. Venez, allons jeter un coup d’
~il sur sa construction. ”

Il proclamait avec fierte que c’etait le plus puissant instrument du
monde – assez puissant pour saisir les messages transmis de Paris par
la Tour Eiffel – grâce auquel il serait en communication constante avec
Berlin. Il cherchait si peu a dissimuler que c’etait une possession
allemande que, a plusieurs reprises, alors que les communications
telegraphiques courantes furent suspendues, il m’offrit d’en faire
usage pour expedier mes depeches.

Cette installation etait un symbole exterieur de l’union intime,
bien que non avouee, existant alors entre la Turquie et Berlin. Il
fallut quelque temps jusqu’a ce que ce poste fût complètement edifie,
et dans l’intervalle Wangenheim se servait de l’appareil installe
sur le Corcovado, navire marchand mouille dans les eaux du Bosphore,
en face de l’ambassade d’Allemagne, tandis que pour les sujets d’ordre
pratique, il se contentait de telephoner.

Les officiers allemands deployèrent, pendant cette mobilisation,
un zèle presque egal a celui des Turcs eux-memes. Ils prenaient aux
preparatifs un plaisir extreme ; en fait, ils paraissaient vivre
les moments les plus heureux de leur existence ! Bronssart, Humann
et Lafferts ne quittaient plus Enver, conseillant et dirigeant les
operations. A toute heure du jour, les uns ou les autres traversaient
les rues de la ville comme la foudre, dans des automobiles monstres,
requisitionnees aux civils ; la nuit, ils envahissaient les restaurants
et les lieux de plaisir, consommant de grandes quantites de Champagne –
egalement requisitionne – pour celebrer les evenements.

Une figure particulièrement theâtrale et tapageuse etait celle
de von der Goltz Pacha ! Tel un vice-roi, il parcourait chaque
jour Constantinople dans une enorme automobile, sur les portières
de laquelle flamboyait l’aigle germanique, marchant a une allure
folle, eclaboussant tout sur son passage ; sur le siège de devant, un
trompette lancait au passage de la voiture des avertissements bruyants
et provocants, maugreant contre quiconque – Turc ou autre – avait le
malheur de se trouver sur le chemin ! Les Allemands se consideraient
les maîtres du pays et ne cherchaient pas a le dissimuler. De meme que
Wangenheim avait etabli une “petite Wilhemstrasse dans son ambassade,
de meme les officiers installèrent un quartier general dependant du
Grand etat-Major de Berlin ; ils avaient amene leurs femmes et leurs
familles; je me souviens d’avoir entendu la baronne Wangenheim faire
cette remarque ” qu’elle tenait sa petite cour particulière “.

Toutefois, les Allemands etaient a peu près les seuls a trouver du
plaisir a la mobilisation. La requisition, qui accompagna celle-ci,
n’etait que le pillage a peine deguise des civils. Les Turcs prenaient
tous les chevaux, mules, chameaux, moutons, vaches et autres betes
dont ils pouvaient s’emparer. Enver me confia qu’ils avaient de
la sorte recueilli 150.000 animaux. Ils procedèrent sans aucune
intelligence, ne se preoccupant pas de preserver la race ; par exemple,
dans de nombreux villages, ils ne laissèrent que deux vaches ou deux
juments. Ainsi depeint, ce système eut pour consequence inevitable de
ruiner l’agriculture et, en fin de compte, d’affamer des centaines de
milliers d’individus. Comme les Allemands, les Turcs estimaient que la
guerre serait de courte duree et qu’ils recupereraient rapidement les
dommages causes par l’application de ces methodes a leurs paysans. Le
gouvernement n’agit pas avec moins d’imprudence et d’incomprehension
quand il requisitionna les approvisionnements des marchands et des
boutiques ; il proceda a peu près comme un voleur de grand chemin,
conscient de son metier ; or, parmi ces commercants, il n’y avait
aucun musulman ; la plupart d’entre eux etaient chretiens, quelques-uns
juifs. Non seulement les fonctionnaires turcs pourvurent aux besoins
des armees et garnirent a l’occasion leurs poches personnelles, mais
ils trouvèrent un plaisir religieux a saccager les etablissements
des infidèles. Ils entraient dans un magasin, prenaient pratiquement
toute la marchandise rangee sur les rayons et donnaient simplement
un morceau de papier en echange. Le gouvernement n’ayant jamais paye
ce qu’il avait exige pendant les guerres d’Italie et des Balkans,
les marchands ne comptaient guère recevoir quoi que ce soit pour ces
derniers ” achats “. Plus tard, ceux d’entre eux qui avaient quelques
attaches officielles ou exercaient une influence politique obtinrent
pourtant une compensation d’environ 70 % ; quant aux 30 % restant,
qui connaît la bureaucratie orientale sait ce qu’il en advint !

Pour la majeure partie de la population, la requisition etait synonyme
de ruine. Les produits saisis par l’armee, ostensiblement pour les
besoins des soldats, prouvent que les methodes employees ressemblaient
singulièrement au brigandage. C’est ainsi que les officiers enlevèrent
tout le mohair qu’ils purent trouver ; a l’occasion, ils emportèrent
des bas de soie de femmes, des corsets, des pantoufles de bebes et
j’ai connu un cas où ils approvisionnèrent l’intendance turque en
caviar et autres friandises. Ils demandaient des couvertures a un
marchand qui vendait de la lingerie feminine ; celui-ci n’en ayant pas
en stock, les commissaires saisissaient la marchandise qu’il tenait et
le commercant la retrouvait plus tard dans des etablissements rivaux.

Les Turcs agirent de meme dans beaucoup d’autres circonstances.

Le système predominant consistait a saisir les biens-meubles, partout
où c’etait possible, et a les convertir en argent comptant ; je ne
sais ce que devenait cet argent en dernier lieu, mais je suis sûr
que nombre de fortunes privees furent edifiees d’après cette methode.

Je fis remarquer a Enver que ces procedes barbares ruineraient son pays
; ce qui fut bientôt facile a verifier. Sur une population de 4.000.000
d’adultes mâles, 1.500.000 furent finalement enrôles et un million
de familles laissees sans gagne-pain, toutes dans des conditions de
denuement extreme. Le gouvernement payait les soldats 25 cents par
mois et donnait aux familles une allocation mensuelle d’un dollar
20. Comme resultat, des milliers d’individus moururent, par suite de
privations, et un plus grand nombre encore fut debilite, en raison
de l’insuffisance de nourriture..; j’estime que depuis le debut de la
guerre l’Empire a perdu un quart de sa population turque. Je demandai
a Enver pourquoi il permettait que son peuple fût aneanti de cette
manière mais pareilles souffrances ne l’impressionnaient pas. Il
etait fier d’avoir leve une armee importante presque sans argent,
chose – il s’en vantait – qu’aucune autre nation n’avait pu faire
avant lui. Dans ce but, il avait edicte des arrets qui stigmatisaient
l’embusquement comme desertion, entraînant par consequent la peine
de mort. Il adopta aussi un projet par lequel tout Ottoman pouvait
etre exempte en payant 190 dollars. Il considerait son oeuvre comme
remarquable ; en realite, elle lui fit goûter pour la première fois
l’ivresse du pouvoir absolu et l’experience lui fut des plus agreables.

Que les Allemands aient dirige cette mobilisation n’est pas une
question d’opinion : les preuves sont la. Il suffira, par exemple, de
dire qu’ils requisitionnaient des produits, sous leur propre nom, pour
leurs besoins personnels. J’ai entre les mains la photographie d’une
mesure semblable, appliquee par Humann, l’attache naval allemand pour
un chargement de tourteau. Ce document porte la date du 29 septembre
1914. ” Le lot charge par le vapeur Derindje, que vous mentionnez
dans votre lettre du 26, dit cet acte, a ete requisitionne par moi,
pour le Gouvernement allemand “.

Ceci demontre clairement qu’un mois avant l’entree en guerre de
la Turquie, l’Allemagne exercait reellement l’autorite souveraine
a Constantinople.

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La Croissance Naturelle De La Population De L’Armenie Ralentit De 20

LA CROISSANCE NATURELLE DE LA POPULATION DE L’ARMENIE RALENTIT DE 20,5%
Stephane

armenews.com
jeudi 18 aout 2011

L’accroissement naturel de la population armenienne a ralenti de
20,5% a 5359 personnes au cours de la première moitie de cette annee
contre 6739 entre janvier et juin 2010 a declare Karine Kuyumjyan,
chef de la division recensement et demographie du Service national
de la statistique.

Elle a declare que 20102 bebes sont nes dans le pays entre janvier
et juin 2011 soit un recul de 4,4% d’annee en annee.

Quelques 444 enfants mort-nes ont ete enregistres au cours de la
periode mentionnee (4,5% d’augmentation) a dit Karine Kuyumjyan
ajoutant que 14743 personnes sont morts dans le pays entre janvier
et juin 2011, tandis qu’a la meme periode un an plus tôt 14 290 decès
avaient ete enregistres (3,2% de croissance).

“Parmi eux se trouvaient 261 bebes âges de moins d’un an soit une
hausse de 1,2%” a-t-elle dit ajoutant que la hausse etait dû a
certains changements legislatifs. Elle a precise qu’auparavant dans
certains cas la mort n’avait pas ete enregistre. C’est pourquoi le
taux de mortalite infantile a augmente. Karine Kuyumjyan a egalement
declare que la natalite moyenne enregistre est de 1,6 bebes par femme
âgee entre 15 et 49 ans en 2010 tandis qu’au moins 2,1 enfants sont
necessaires pour assurer la stabilite de la population. L’Armenie
avait 3266400 residents permanents au premier semestre de cette annee.

Muriel Mirak-Weissbach – "Et Les Pierres Feront Entendre Leurs Cris"

MURIEL MIRAK-WEISSBACH – “ET LES PIERRES FERONT ENTENDRE LEURS CRIS”

Source/Lien : Armenian Trends – Mes Armenies
16-08-2011

Info Collectif VAN – – Le Collectif VAN vous
invite a lire cette information traduite par Georges Festa et publiee
sur le site ‘Armenian Trends – Mes Armenies’ le 14 août 2011.

Photo : Cathedrale d’Ani (Armenie historique), interieur, août 2009
© Bjørn Christian Tørrissen –

” Et les pierres feront entendre leurs cris ! ”

Mi-juin [2011], un scandale a eclate et entache une exposition a
Paris a l’UNESCO, qui presentait des pierres-croix traditionnelles,
particulières a l’architecture religieuse armenienne et appelees
khatchkars. Ces sculptures et bas-reliefs uniques ont ete inclus dans
la Liste representative du patrimoine culturel immateriel de l’humanite
en novembre 2010 (1). L’exposition, co-soutenue par le ministère
de la Culture de la republique d’Armenie et inauguree en presence
de nombreux diplomates, artistes, historiens et membres du clerge,
etait censee magnifier une contribution admirable a la tradition des
khatchkars, si ce n’est qu’a la dernière minute, l’UNESCO effaca toute
mention des lieux où se trouvaient les pierres-croix presentees dans
des photographies. L’explication donnee a l’elimination des toponymes
localisant les ~uvres, ainsi que d’une vaste carte de l’Armenie
historique designant ces lieux, fut que, comme les khatchkars ne se
trouvent pas tous sur le territoire de la Republique d’Armenie, mais
peuvent aussi se rencontrer dans l’Azerbaïdjan et la Turquie actuels,
mieux valait garder le silence.

Or il ne saurait etre question de garder le silence : ” Les pierres
feront entendre leurs cris ! ” Ce qu’elles ont fait. Des representants
du Collectif VAN (Vigilance Armenienne contre le Negationnisme) ont
proteste via une lettre ouverte adressee a Irina Bokova, Directrice
Generale de l’UNESCO (2). Dans cette lettre, ils soulignent que non
seulement le fait de ne pas mentionner la localisation des ~uvres
d’art dans une telle exposition enfreint la pratique universitaire,
mais qu’en ignorant leur localisation, les exposants se rendent
eux-memes complices d’une alteration barbare d’un patrimoine
historique. Ignorer les toponymes revient a dissimuler la presence
historique du peuple et de la civilisation armenienne dans cette
vaste region.

Les voyageurs en Anatolie orientale et dans l’actuel Azerbaïdjan
decouvriront certains khatchkars dans leurs lieux d’origine –
meme s’ils ont ete deliberement detruits par milliers – et feront
le lien historique (3). Non seulement les admirables pierres-croix,
mais la richesse des monuments religieux – que ce soit des chapelles,
des eglises, des cathedrales ou des monastères -, qui peuplent cette
region geographique, portent temoignage de la presence physique et
culturelle des Armeniens chretiens depuis le 4ème siècle. Comme
l’a releve l’historien d’art italien Adriano Alpago Novello, cet
art religieux fait partie integrante de l’identite des Armeniens. ”
L’attachement tenace des Armeniens a la religion chretienne, ecrit-il,
dont temoignent les milliers de croix erigees ou sculptees quasiment
en tous lieux et en toutes occasions, et la richesse extraordinaire
des edifices sacres, n’est pas simplement une affaire de spiritualite,
mais un trait essentiel de leur identite meme et un symbole de leur
survie physique. ” (4)

Or cette presence meme est soumise a un deni et a une deformation. Ce
que mon frère, mon mari et moi-meme avons vecu lors d’un voyage en
Anatolie orientale en mai dernier. En lieu et place d’un patrimoine
historique, nous avons decouvert une mythologie, avec ses personnages,
ses evenements et sa causalite. Dans ce paysage mythologique,
nous n’etions pas en Armenie historique, encore moins en Armenie
Occidentale, mais a l’est de la Turquie, dans l’une des provinces
d’Anatolie, tandis que tout ce que nous nous attendions a reconnaître
a partir des recits historiques anciens a disparu ou ete transforme
en quelque chose d’autre, souvent son exact oppose.

_________

Nous voyageons dans le cadre d’un petit groupe d’Americains armeniens
desireux de marcher sur les traces de leurs parents et ancetres,
visiter leurs villages et cites où ils naquirent et vecurent avant le
genocide. Comme rassembler un puzzle. Nous en detenons les fragments
grâce a nos parents, comme les noms des villages, les descriptions de
certaines localites, et nous avons lu les recits de temoins oculaires
du genocide, comme Johannes Lepsius, Jacob Kunzler, l’ambassadeur Henry
Morgenthau et d’autres. Or, lorsque nous regardons une carte actuelle
de la Turquie, nous ne trouvons la plupart du temps rien qui ressemble
aux toponymes. Notre guide de voyage allemand ne nous aide guère.

Sans Armen Aroyan, notre accompagnateur avec 25 ans d’experience dans
la conduite des pèlerins a travers cette region, et notre chauffeur,
qui parlait a la fois le turc et le kurde, nous n’aurions jamais
trouve notre chemin.

Après avoir demande en divers endroits sur notre route, nous trouvons
Mashgerd, le village de mon père. Nous apprenons qu’il ne s’appelle
plus Mashgerd, mais Chakirtash [Cakirtas], comme le precise le panneau
indiquant l’entree dans la localite : ” Cakirtas Koyune [commune],
lit-on, Hosgeldiniz [Bienvenue] “. Mon père parlait du Vieux Pays en
termes enthousiastes, nous racontant que les montagnes, les rivières,
les collines ondoyantes et les verts pâturages du Maine, au nord de
la Nouvelle-Angleterre, où nous possedions une residence estivale,
lui rappelaient les environs de Mashgerd où il vecut son enfance. Dans
ses memoires, sa tante, Anna Mirakian, qui le retrouva après la guerre
et l’emmena en Amerique, evoque le riche paysage de cette localite,
tel un paradis sur terre. ” Ayant dû abandonner leurs maisons, leurs
champs, leurs fermes, leurs vergers et leurs jardins, les habitants
de Mashgerd furent deportes, le c~ur brise et torture de quitter
leur lieu de naissance paradisiaque, leurs yeux emplis de larmes. ” (5)

Les montagnes, les flancs de coteau verdoyants et les rivières
sont toujours la, mais la taille du village a considerablement
retreci. A notre descente du minibus, les villageois accourent de
leurs modestes foyers pour nous accueillir, deployant cette chaleureuse
hospitalite que nous recevrons partout. Ils nous offrent de l’ayran,
une boisson a base de yaourt que nous connaissons sous le nom de tan,
ainsi que du the. Ils nous demandent si nous sommes venus chercher
des tresors enterres, car beaucoup d’Armeniens avaient enterre leurs
objets precieux avant d’etre deportes, esperant les recouvrer plus
tard. Nous les assurons que non ; nous ne cherchons pas de tresors
enterres, mais des tresors d’un autre genre.

Ce que nous cherchons ici, a Mashgerd, c’est l’eglise dans laquelle,
racontait mon père, la population du village fut enfermee quatre
jours durant, avant d’en etre chassee pour etre massacree. ” Il n’y
a pas d’eglise ici “, nous apprennent les villageois, a notre grand
desarroi. Il existe bien une eglise, a quelques kilomètres de la,
que nous pouvons gagner a pied, mais aucune dans le village. Cette
eglise pourrait etre la cathedrale Saint-Sarkis, decrite par la tante
de mon père. Dans ses memoires, elle se refère a une eglise magnifique
dans ce que l’on nommait le Village du bas : ” Situe sur les rives de
l’Euphrate, Van Gyugh etait un village superbe, d’un vert luxuriant,
ecrit-elle. C’est la que se trouvait la magnifique et glorieuse
cathedrale Saint-Sarkis, où l’office de Pâques etait celebre chaque
annee. ” (6) Mais ce n’est pas l’eglise dont parlait mon père. Non,
disait-il, elle se trouvait a Mashgerd, non loin du centre du village.

Bien que les villageois n’eussent pas connaissance d’une telle
eglise, nous savions qu’il devait y en avoir une, premièrement,
parce la où existait une communaute armenienne d’importance, il y
avait une eglise ou, tout au moins, une chapelle ; deuxièmement,
parce que mon père avait evoque sa presence a Mashgerd. Et sa tante
avait aussi parle d’une eglise ici precisement, au centre du village.

Après un long moment, un homme très âge se presente et nous dit :
” Oui, en fait, il y avait une eglise [kilise] dans le village. ”
Il nous fait descendre une route poussiereuse, passer devant une
fontaine et nous indique une vaste structure qui, au premier regard,
ne ressemble pas du tout a une eglise. Elle n’a pas la forme d’autres
eglises armeniennes que nous connaissons, avec leurs structures
centrales arrondies, montees sur des dodecagones ou autres polygones,
arches courbes et dômes coniques, mais est oblongue et possède un toit
plat. Puis le vieil homme nous montre certaines briques cimentees dans
la facade, comportant d’indeniables caractères armeniens inscrits sur
elles : noms, dates et khatchkars ; il s’agit de pierres, nous explique
notre guide Armen, qui ont peut-etre ete extraites du cimetière et
utilisees pour bâtir l’eglise, conformement a une coutume connue dans
toute la region. Ou bien de briques avec des khatchkars, concues
pour faire partie de la facade. Il s’agit donc bien d’une eglise ;
a coup sûr, celle que connaissait mon père ! La forme de l’eglise
s’avère etre l’une de ces nombreuses conceptions traditionnelles
des eglises armeniennes, connue sous le nom d’ ” eglise longue “,
semblable a ces eglises d’Artsathi, au nord d’Erzeroum, ou a celle
de Dirarklar (7). Toutes deux sont privees d’ornements, sans absides
rondes et possèdent des toitures en bois.

En 1916, lorsque la population fut chassee de l’eglise après quatre
jours et conduite au centre du village, mon père, alors âge de huit
ans, s’enfuit a perdre haleine et reussit a atteindre la maison de
sa grand-mère, a quelque 90 mètres de la. Sa maison comptait une
ecurie a l’arrière, où il se cacha. Je parcourus cette distance
dans plusieurs directions differentes a partir de l’eglise et de la
place centrale avoisinante, cherchant un bâtiment pouvant repondre a
cette description, et j’en decouvris plusieurs. Laquelle pouvait-elle
bien etre la maison de sa grand-mère ? Dans ses memoires, sa tante
se refère aussi a son ” kokats ancestral – grange a foin et ecurie –
situee au centre du village “, qui pouvait etre le meme edifice. Mais
lequel ? Impossible de le savoir.

Localiser Tzack, le village de ma mère, ne fut guère facile non plus,
car il n’est plus connu sous ce nom, mais rebaptise Inn en turc.

Combien diffère-t-il de ses descriptions ! A cette epoque, il y avait
entre 100 et 150 familles a Tzack ; maintenant, nous apprennent les
villageois, les seuls habitants sont trois frères et leurs familles.

Une femme âgee, dans ses 70 ans, nous accueille chaleureusement et,
apprenant que nous sommes des Americains armeniens, nous confie
qu’elle aussi est a moitie armenienne. Sa mère avait ete sauvee
enfant et mariee a un Turc. ” Je me rappelle seulement, nous dit-elle,
qu’elle pleurait tout le temps ! Elle avait tout perdu, chacun d’eux,
toute sa famille ! ” Puis elle nous raconte son histoire : ” Moi
aussi j’ai ete mariee a un Turc, nous confie-t-elle avec nostalgie,
mais une fois mariee, moi aussi, j’ai beaucoup pleure ! ” Visiblement
secouee par ces souvenirs, elle s’excuse : ” J’ai de l’hypertension
et je ne peux pas parler davantage. ”

Le grand-père de ma mère etait un proprietaire terrien aise, possedant
de riches terres agricoles, dont des vignobles qui couvraient les
flancs de coteau. Je ne vois qu’une vigne solitaire s’entortillant a
un mur de pierres au-dessus d’une porte soutenant le toit de chaume de
la maison de cette femme, avec quelques raisins qui pendaient. Deux
ou trois poules trottinent a travers un mauvais chemin, cherchant
quelque chose a picorer. Jetant un ~il derrière la maison a la vigne,
je decouvre une terrasse avec des ruches et un essaim d’abeilles. Je
me souviens alors qu’un cousin de ma mère, le fils de la dame qui
l’avait trouvee et emmenee en Amerique, avait toujours possede des
abeilles a Watertown, au Massachusetts, et nous apportait des rayons
de miel. Il s’agissait apparemment d’une tradition familiale qu’ils
avaient conservee du Vieux Pays.

Une fois descendus de sa maison et parvenus sur la route principale,
poussiereuse, nous decouvrons de l’autre côte une vaste plaine,
parsemee de ruines d’edifices. Des pierres, empilees par deux ou
trois sur une autre en rangs ordonnes, s’elèvent la où des maisons
existaient autrefois, toutes organisees en pâtes, parcourues de
passages ou de rues. Ces pierres sont les vestiges de maisons, de
magasins et de commerces appartenant a une agglomeration hautement
developpee. Fouler cette herbe est comme se frayer un chemin au
travers des fondations en pierre d’anciennes cites romaines.

Autre fragment du puzzle : Agin [Aghn], la ville où vecurent les
parents adoptifs turcs de ma mère. Il existe deux localites avec ce
meme nom, l’une au sud d’Arabkir, l’autre au nord. D’après Armen,
la deuxième doit etre celle que nous cherchons, car elle se trouve
a quelque distance a pied (peut-etre plusieurs jours) de Tzack, ce
qui concorde avec l’evaluation des distances par ma mère. Elle est
aujourd’hui connue sous le nom de Kemaliya, repris de Mustafa Kemal.

La rumeur pretend qu’après une visite dans cet endroit, Ataturk se
serait extasie sur sa beaute ; après quoi, la localite fut rebaptisee
et restauree. Rien a voir avec les autres villages que nous avons vu.

La rue principale est bordee de facades en bois admirablement
renovees, lui donnant l’allure d’une station de ski suisse avec
ses chalets. Un bâtiment, qui abrite un musee, arbore les traits
architecturaux indubitables d’une adorable eglise armenienne avec
ses arches elegantes.

Ce que nous cherchons a Agin c’est la mosquee sur les marches de
laquelle un berger turc deposa ma mère, toute petite. Il la decouvrit,
unique survivante parmi un monceau de cadavres de femmes et d’enfants
qui avaient ete chasses de Tzack, puis massacres. Conformement a
la coutume relative aux enfants trouves, il l’emmena dans la ville,
peut-etre chez lui, puis la deposa sur les marches de la mosquee, où un
gendarme nomme Omar la trouva et l’emmena. L’epouse d’Omar, qui etait
sans enfants, ne voulut pas du bebe, car il s’agissait d’une djavour
[chretienne] et elle estimait etre trop âgee pour elever un enfant ;
aussi la ramena-t-elle a la mosquee le lendemain et la deposa-t-elle a
nouveau sur les marches. Tandis que Gulnaz bavardait avec ses amies, le
bebe se traîna vers elle et tira sur sa chemise, ce qu’elle interpreta
comme un signe d’Allah qu’elle devait en prendre soin. Ce qu’elle fit.

La mosquee est très ancienne et très belle, bâtie en 1070, restauree
en 1960 et a nouveau en 2005, situee au centre du village sur une
rue remontant de la rue principale. Face a la mosquee se trouve un
emplacement ouvert a la facon d’une petite place, la où peut-etre
Gulnaz et ses amies s’assirent.

En route vers Erzindjan [Erzincan], où nous devons passer la nuit
avant de continuer en direction de Kars, nous marquons une halte aux
gorges de Kemakh. Nous tenant sur le pont surplombant la rivière, nous
contemplons les saillies rocheuses des deux côtes. C’est depuis ces
hauteurs vertigineuses que des Armeniens, en rangs par deux et poings
lies, furent precipites dans ces gorges, après avoir ete frappes a
coups de baïonnettes dans les côtes par leurs bourreaux (8). Bien que
le toponyme Gorges de Kemakh resonne de facon sinistre aux oreilles
de quiconque est familier avec l’histoire, un nouvel arrivant n’a
aucun moyen de connaître ce qu’il voit. Une plaque est apposee sur la
roche sur un des côtes du pont, mais elle ne mentionne aucunement les
dizaines de milliers d’Armeniens jetes vers leur mort dans la rivière.

Au lieu de cela, cette plaque commemore six soldats turcs qui perirent
lors d’un tragique accident d’automobile, il y a quelques annees…

A Zatkig, un village situe sur la route menant a Kars, nous tombons
sur une autre petite eglise portant temoignage de son passe armenien.

En 1915, cette province comptait quelque 150 000 habitants, dont 10 %
d’Armeniens. Sur le mur de cette eglise du 10ème siècle, bien qu’en
ruines, des fragments de fresques sont encore visibles, peints en
bleu et blanc. Des pierres ont comble les anciennes arches ouvertes
et la structure, elle aussi du type longue eglise, sert maintenant
d’entrepôt de bois. Vu l’abondance de foin a l’arrière, elle fait
apparemment aussi office d’ecurie.

Une image semblable nous accueille juste avant notre entree dans
Erzeroum, une ville qui fit partie de l’ancien royaume d’Armenie a la
fin du 4ème siècle : les ruines d’une eglise avec de l’herbe poussant
sur ce qui fut jadis son toit. Tels des cheveux poussant sur la tete
d’un moine benedictin qui aurait ete tonsure.

Mais a Kars, notre etape suivante, l’eglise que nous visitons se
detache par un contraste superbe. L’eglise des Saints-Apôtres, bâtie
par le roi Abas d’Armenie en 937, fut convertie en mosquee en 1064.

Durant une brève periode de quarante annees, a partir de 1878, sous
l’occupation russe, elle servit a nouveau de lieu de culte chretien. A
cette epoque, les Russes erigèrent quatre portiques aux quatre entrees,
ajoutant une touche nettement russe. Puis elle devint un musee de
1969 a 1980, et de nouveau une mosquee en 1994.

Or l’on ne saurait se meprendre : il s’agit bien d’une eglise. Les
majestueux bas-reliefs ornant la partie superieure de la facade sous le
dôme, entre les arches, sont aisement identifiables aux douze apôtres,
du moins aux yeux de quiconque est familier avec l’architecture et
l’iconographie religieuse. Le panneau en anglais, installe ici a
l’attention des touristes etrangers, n’indique en rien quel culte se
pratiquait ici, avant que le lieu ne devînt une mosquee.

Elle precise que l’eglise fut bâtie par un ” roi bagratide Abas
(932-937) ” et liste ses fonctions ulterieures. Le mot ” armenien ”
est introuvable. Reste a imaginer qui furent les Bagratides…

Une meme realite mythologique nous accueille a Ani, cette ancienne et
magnifique cite, qui fut jadis la capitale du royaume d’Armenie. Deux
grands panneaux indicateurs, au bord des anciennes murailles de la
ville, informent le visiteur de la longue et illustre histoire d’Ani,
sans faire reference, la aussi, au mot ” armenien “…

Ce fut Achot III (952-977), roi de la dynastie Bagratide, qui bâtit
Ani, la capitale ” aux 1001 eglises “. Il s’agit bien sûr d’une
metaphore, mais simplement comme la preuve evidente du fait qu’un
grand nombre – des centaines – d’eglises ornaient les flancs de coteau
ondoyants, ou nichees dans des ouvertures semblables a des grottes le
long des pentes escarpees des gorges descendant vers l’Akhourian. Un
de ces edifices est l’eglise de Saint-Gregoire d’Aboughamrents, erigee
au milieu du 10ème siècle, peut-etre par Aboughamrents Pahlavani.

Basee sur un plan dodecagonal, la structure s’elève encore avec son
dôme, bien que les sections inferieures de la facade externe soient
endommagees.

L’eglise du Redempteur, achevee en 1035-1036 et elle aussi associee
a la famille Pahlavani, fut edifiee par Ablgharib, fils de Gregor.

L’interieur, qui mesure quinze mètres de diamètre, se compose de
huit vastes niches, jadis toutes decorees de fresques. De nos jours,
la structure n’est plus que l’ombre d’elle-meme, concrètement un
demi-cercle de la structure originelle. Mais, comme des photographies
precises sur le plan historique existent depuis la fin du 19ème siècle,
une reconstruction est tout a fait realisable.

L’eglise de Saint-Gregoire, bâtie en 1215 par Tigrane Honents, est
un grand edifice surplombe d’un dôme, qui s’elève sur un tertre. Les
ouvertures en fente triangulaires et les formes arquees sur les facades
apparaissent ici pour la première fois dans l’architecture armenienne,
ainsi que des elements decoratifs au dehors. Cette eglise abrite les
fresques les plus belles et les mieux preservees, tant a l’interieur
de la structure que sur les murs exterieurs, fresques qui appellent
une restauration urgente.

Le chef-d’~uvre de l’architecture religieuse a Ani est la cathedrale,
une structure imposante qui, en depit de son etat avance de
delabrement, fait encore montre d’un sens fier de majeste. D’après
le recit d’un historien contemporain, Etienne de Taron [Stepanos
Taronetsi], au 10ème siècle, le roi bagratide Achot III mourut en 977
et lui succeda son fils, Smbat II, qui regna de 977 a 989. Smbat II
chargea le grand architecte Trdat d’edifier une magnifique eglise et
celui-ci s’attela a cette tâche. En 989, annee de la mort de Smbat II,
un tremblement de terre frappa Constantinople, causant d’importants
dommages a l’eglise Sainte-Sophie. Une fissure dans la muraille se
produisit sous l’impact du seisme. Le seul a savoir ce qu’il fallait
faire etait Trdat, expert reconnu en maconnerie, qui avait dessine un
plan et construit un modèle de l’eglise Sainte-Sophie. Il partit donc a
Constantinople et s’en servit de base pour sa reconstruction. Une fois
cela fait, Trdat retourna a Ani et se mit a travailler a la cathedrale
(9).

Lorsque nous quittons Ani et prenons la route de Van, nous rencontrons
le seul monument où figure, bien en vue, le mot ” armenien “. Il fut
bâti entre 1995 et 1997 a Igdir et concu sur le modèle du Memorial du
Genocide a Montebello, en Californie : cette structure d’Igdir honore
la memoire des martyrs turcs tues par des assassins armeniens. Le
monument, qui abrite un musee avec de nombreuses photographies,
commemore des diplomates et autres personnalites turques qui furent
assassines par des terroristes appartenant a la mouvance de l’ASALA.

D’après les plaques apposees a l’interieur du bâtiment, près d’un
million de Turcs ( !) auraient ete leurs victimes…

Etape suivante sur notre itineraire, Van s’enorgueillit d’une histoire
ancienne remontant en l’an 800 avant J.-C., lorsque les Ourarteens
bâtirent les murailles massives et la forteresse qui enserrent cette
vaste agglomeration, dont les maisons sont maintenant ensevelies
sous des monticules de terre. Van fut aussi le siège d’une heroïque
resistance armenienne contre les Jeunes-Turcs en 1915, l’une des
rares a avoir abouti. Voici quelques annees, Monseigneur Achdjian
se plaignit du fait que le site est a l’abandon et demanda qu’il fût
nettoye. Heureusement, grâce a des fonds collectes a cette fin, des
habitants du lieu l’ont rendu propre et nous le decouvrons en bon etat.

Point d’orgue de notre pèlerinage, Akhtamar. Il s’agit peut-etre de la
plus belle eglise armenienne jamais construite, avec ses bas-reliefs
uniques representant des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament.

Ses formes architecturales harmonieuses acquièrent en majeste du
fait de son emplacement, une hauteur sur une île dans le lac de Van,
vert et bleu turquoise, entoure de montagnes enneigees. Akhtamar s’est
acquis une importance particulière, l’an passe, sur le plan artistique
et politique. La facade de l’eglise a ete entièrement restauree, y
compris les bas-reliefs, une entreprise de restauration sans egale en
Turquie (10). Et en septembre 2010, les autorites turques permirent
la celebration d’un office religieux, pour la première fois en 95
ans. Un maître-autel, avec une representation de la Vierge a l’Enfant,
apporte pour la première celebration, demeure en place. L’eglise
est maintenant censee accueillir une messe par an. L’on nous permet
d’entonner le Notre Père (Hayr Mer) dans l’une des chapelles, mais
lorsque Armen commence a filmer l’evenement, un gardien lui intime
d’arreter sa camera.

Bien que cela soit a peine croyable, le site ne mentionne nulle part
le fait qu’Akhtamar fut et est une eglise armenienne. L’architecte
fut un moine nomme Manuel, qui bâtit un palais pour Gaguik Ier,
roi du Vaspourakan, et entre 915 et 921, il erigea l’eglise
d’Akhtamar. Bien que cela soit atteste par l’historien Thomas
Arcrouni [Tovma Artsrouni], pas la moindre mention sur le site ne
permet aujourd’hui de savoir qui etait Manuel et a quelle eglise il
appartenait. Ce fait – davantage meme, peut-etre, que la polemique
qui entoura l’office religieux celebre en 2010, les desagrements
concernant qui pouvait ou non y assister ou le fait de savoir si oui
ou non la croix pouvait ou devait etre placee au sommet de l’eglise
– resume le dilemme psychologique dans l’attitude officielle de la
Turquie a l’egard de la question armenienne.

Le refus officiel de la classe dirigeante turque de reconnaître le
genocide de 1915 l’a conduit a tenter de nier l’existence meme d’une
civilisation et d’une culture armeniennes plus que millenaires. Car
reconnaître l’existence de cette tradition amènerait a se poser la
question suivante qu’est-il arrive a cette civilisation ? pourquoi
fut-elle detruite ? comment fut-elle detruite ? Enoncer ou ecrire
” Ceci fut une eglise armenienne ” est donc si lourd d’associations
que l’on prefère eviter ces mots.

Or une telle entreprise est vaine. Aucun deni, aussi massif soit-il,
ne pourra eradiquer le fait que cette civilisation exista en Anatolie
depuis des temps immemoriaux. Les pierres font entendre leur cri,
tandis qu’un nombre croissant de visiteurs issus de la diaspora
armenienne voyage a travers la region et entend les recits merveilleux
que ces pierres ont a leur raconter. Les citoyens turcs ordinaires,
comme nombre de ceux que nous avons rencontres lors de nos passages
dans les villages et les villes, n’ont pas de problème pour reconnaître
le passe. A Peshmashen, sur la route d’Elazig [Kharpert] a Arabkir,
les habitants nous apprirent que leurs ancetres avaient ete reinstalles
la depuis la Grèce et les Balkans, lors du transfert de populations
après la Première Guerre mondiale. Ils y furent amenes pour habiter
les maisons et les fermes laissees vides après les expulsions et les
massacres dont furent victimes les Armeniens. Ils nous jurèrent que
leurs ancetres n’avaient rien a voir avec le genocide et disaient
vrai. A Kharpert, des habitants nous montrèrent des photographies
historiques du Collège de l’Euphrate, remplace depuis par un autre
bâtiment. De nombreuses personnes nous rapportèrent des recits sur
leurs grands-mères ou leurs mères armeniennes, comme a Tzack. A
Arabkir, les voisins se souviennent avec affection de Sarkis, le
dernier Armenien de la ville, mort l’an dernier, a l’âge de 95 ans.

Le problème ne concerne pas la population turque. En realite, une vague
de redecouverte des origines se lève en Turquie, grâce a laquelle
des centaines, sinon des centaines de milliers, de citoyens turcs
decouvrent leurs origines armeniennes et s’interessent a l’histoire
de leurs familles.

Le problème n’est pas lie a eux, mais a la classe dirigeante turque
qui, comme le soulignait Hrant Dink, souffre de paranoïa, a cause du
fardeau historique du genocide. Afin de proteger cette paranoïa, la
classe dirigeante turque perpetue ce scandale du deni, allant meme
jusqu’a disserter pour tenter de reecrire l’histoire d’une region
qui omet la presence des Armeniens.

Comme chaque psychiatre clinique l’attestera, surmonter une telle
paranoïa implique de faire face a la realite. Ce qui signifie
admettre le passe historique, non seulement reconnaître le genocide
perpetre par tel regime Jeune-Turc dans tel contexte temporel et telles
circonstances, mais admettre l’existence de la composante armenienne –
culturelle, politique et religieuse – comme faisant partie integrante
de l’histoire de ce qu’est aujourd’hui la Turquie. L’approche la
plus opportune necessiterait une cooperation de la part des autorites
turques avec les Armeniens, de republique d’Armenie et de diaspora,
afin de restaurer et rebâtir les tresors artistiques de la tradition
chretienne, rehabiliter cette contribution a la civilisation mondiale
et rouvrir les lieux de culte. Le rôle de l’UNESCO n’est pas de
couvrir une deformation de l’histoire, mais de faire en sorte que
les pierres fassent entendre leurs cris.

Notes

1.
2. 3. Des
bulldozers azeris ont fauche les milliers de khatchkars de la necropole
armenienne de Djoulfa, au Nakhitchevan. Une photographie du cimetière,
avant sa destruction, figurait dans l’exposition de l’UNESCO.

4. Adriano Alpago Novello, ” Armenian Architecture from East to West
“, in : The Armenians, New York : Rizzoli, 1986.

5. Anna Mirakian, Wounds and Pains : A Child-Bereft Mother, Aprilian
Genocide Series, n° 10, p. 25.

6. Ibid., p. 16.

7. Josef Strzygowski, Die Baukunst der Armenier und Europa, Vienne :
Kunstverlag Anton Schroll & Co., G.M.B.H., 1918. Tous les materiaux
historiques relatifs a l’architecture religieuse mentionnes dans cet
article sont extraits de cette riche etude. Les plus precieux dans cet
ouvrage sont les photographies, toutes prises a la fin du 19ème et au
debut du 20ème siècle, bien avant la Première Guerre mondiale. Elles
montrent que nombre d’eglises sont encore relativement intactes. La
cathedrale de Kars, par exemple, est presentee telle qu’elle etait
avant l’ajout des portiques russes.

8. Christopher J. Walker, ” World War I and the Armenian Genocide “, in
: The Armenian People from Ancient to Modern Times, Vol. II, Foreign
Domination to Statehood : The Fifteenth Century to the Twentieth
Century, ed. Richard G. Hovannisian, New York : St. Martin’s Press
et Londres : Macmillan, 2004, p. 247.

9. Strzygowski, op. cit.

10. Des gravures de plusieurs bas-reliefs d’Akhtamar, realisees par
l’artiste Sartorius avant leur restauration, sont proposees a la
vente et les benefices permettent de financer les recherches sur le
genocide basees sur les archives du ministère allemand des Affaires
Etrangères durant la Première Guerre mondiale – cf.

[Muriel Mirak-Weissbach est l’auteur de Through the Wall of Fire
: Armenia – Iraq – Palestine : From Wrath to Reconciliation
(Fischer, 2009). Contact : [email protected]
et ] NdT : Entretien de l’A. avec
Nicole Laskowski, paru dans notre blog, 11.04.2011 –

Source :
Article publie le 11.07.2011.

http://commons.wikimedia.org
http://www.unesco.org/culture/ich/fr/RL/00434
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=55039
http://armeniantrends.blogspot.com/2011/04/muriel-mirak-weissbach-interview.html.
http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=25579
www.collectifvan.org
www.armenocide.net
www.mirak-weissbach.de.

Le Saint-Siege De Cilicie Celebre Le 16eme Anniversaire De L’Electio

LE SAINT-SIEGE DE CILICIE CELEBRE LE 16EME ANNIVERSAIRE DE L’ELECTION ET DE LA CONSECRATION DU CATHOLICOS ARAM 1ER
Stephane

armenews.com
mercredi 17 aout 2011

Dimanche 3 juillet 2011, pendant la Sainte Liturgie, un service
d’action de grâces s’est tenu dans la Cathedrale Saint Gregoire
l’Illuminateur a Antelias, pour celebrer le 16 anniversaire de
l’election et de la consecration de Sa Saintete Aram 1er.

Dans son sermon le Père Ardak Arabian a parle du courageux et
compatissant Berger, en ce qui concerne Sa Saintete Aram 1er.

À la fin de la liturgie, le clerge et les fidèles se sont rendus
au Hall Principal du Catholicosat pour celebrer ce jour special
avec des hymnes spirituelles chantes par le Choeur du Seminaire et
l’Eveque Norayr Ashekian a recite un hommage ecrit par l’auteur Mme
Shahantought.

Après avoir remercie les membres du clerge pour leur amour exprime Sa
Saintete Aram 1er a dit, ” dans notre eglise il y a pas de difference
entre la personne et sa position. Devenir Catholicos ne signifie
pas acquerir du pouvoir mais renforcer l’eglise, je veux dire la
communaute. Le service est un acte collectif. Quand nous parlons du
Saint-Siège de Cilicie, nous parlons du clerge, des diocèses, de nos
organisations et le plus important, notre fidèlite et travail commun “.

Le Catholicos s’est alors adresse aux fidèles et a dit ” Pendant les
seize annees passes nous avons vecu cette vision ensemble et nous
continuerons ce voyage spirituel ensemble pour la gloire de notre
eglise et son peuple “.

L’ombudsman Condamne La Fermeture Des Kiosques

L’OMBUDSMAN CONDAMNE LA FERMETURE DES KIOSQUES
Marion

armenews.com
mercredi 17 aout 2011

L’ombudsman, Karen Andreasian, a condamne, mardi 16 août, la
fermeture controversee des kiosques a Erevan ordonne par le maire
Karen Karapetian.

Dans un communique, K. Andreasian a accuse les fonctionnaires
municipaux et la police anti-emeute de commettre des ” violations
flagrantes vis-a-vis des droits de l’homme ” la semaine dernière,
en demontant plusieurs de petits commerces dans le district d’Arabkir.

Le 10 août, la police a utilise la force face a la forte resistance
des proprietaires de kiosques. Suite au tolle public provoque par
cette intervention, le Premier ministre Tigran Sarkissian a lui-meme
exige des explications a K. Karapetian lors d’une reunion le lendemain.

K. Karapetian a fait valoir que les autorites municipales ne
demantèlent que les kiosques qui n’ont pas de permis valide du
gouvernement ou sont situees sur des ” voies centrales “.

K. Andreasian a insiste sur le fait que de nombreux commercants qui
ont recu un avis de fermeture du bureau du maire sont legalement
proprietaires de leurs locaux. Les tentatives visant a les spolier
de leurs biens consitituent une grave violation de la constitution
et des lois de l’Armenie, a-t-il accuse.

” En outre, les faits en notre possession montrent que, durant son
intervention, la police a utilise la force contre des femmes “,
a-t-il ajoute.

Dans une interview accordee a RFE/RL, K. Andreasian appelle a ce que
l’administration municipale cesse de demolir les kiosques. ” Soit
tous les kiosques demontes qui operaient legalement sont restitues,
soit leurs proprietaires doivent recevoir une compensation adequate
“, a-t-il avance.

La police armenienne a, pour sa part, declare qu’elle se penche sur
la question. Un porte-parole a affirme a RFE / RL que le chef de
police, Alik Sarkissian, a ordonne a ses subordonnes de clarifier ”
les circonstances mentionnees “.

K. Karapetian et T. Sarkissian ont declare la semaine dernière que
plusieurs milliers de kiosques a Erevan ne seront pas fermes. ” Nous
traiterons les dossiers au cas par cas et les kiosques demanteles ne le
seront qu’en cas d’extreme necessite “, a indique le Premier ministre.

Neanmoins, des dizaines de commercants se sont rassembles devant le
bureau du president Serge Sarkissian, mardi 16 août, pour condamner
les actions du maire et faire appel a l’intervention personnelle du
president armenien.

Certains des manifestants ont ete recus par Hovannes Hovsepian,
a la tete du service presidentiel de surveillance. ” Il a dit qu’il
etait personnellement d’accord avec le maire, que la ville doit etre
en ordre, que les kiosques entravent cela “, a rapporte une femme.

” A notre question de savoir de quelle facon les proprietaires des
kiosques vont vivre a present… il a repondu que l’allure de la
ville est plus importante “, a-t-elle affirme.

L’Opposition Poursuit Le Dialogue Avec Le Gouvernement

L’OPPOSITION POURSUIT LE DIALOGUE AVEC LE GOUVERNEMENT
Laetitia

armenews.com
mercredi 17 aout 2011

Le parti de l’opposition, le Congrès national armenien (HAK) a
decide de poursuivre le dialogue avec le gouvernement mardi. Le HAK
avait menace le gouvernement d’interrompre les negociations après
l’arrestation de plusieurs militants du HAK.

Les representants du HAK et la coalition du gouvernement armenien
ont organise leur cinquième reunion où ils ont evoque les violents
incidents qui se sont produits le 9 août dernier a Erevan.

Aujourd’hui, sept militants du HAK sont arretes.

Quatre d’entre eux ont ete liberes plus tard la semaine dernière. Mais
trois autres sont en detention provisoire pour avoir agresse des
officiers de police dans les rues de la capitale.

Levon Zurabian, le chef negociateur du HAK, a declare après deux
heures de reunion que les deux partis se sont mis d’accord pour
discuter de l’affaire et ” ont tente ” de s’entendre pour continuer
les negociations lors des prochains pourparlers prevus pour vendredi.

Zurabian a refuse de repondre aux questions des journalistes, affirmant
que les deux partis se sont entendus sur ce point.

” Nous avons egalement convenu de ne pas evoquer notre discussion au
sujet des incidents qui ont lieu recemment “, a -t-il declare.

Le porte-parole du HAK, Arman Musinian, a decrit lundi l’arrestation
des trois militants comme ” un obstacle extremement important ”
a la poursuite des pourparlers entre les deux partis. Il a rencheri
que le bloc de l’opposition pourrait se retirer du dialogue si les
militants ne sont pas liberes d’ici mardi matin.

Selon Hakob Baladian, editorialiste et commentateur politique, la
decision de poursuivre le dialogue annonce un changement d’attitude
du HAK. Il a ensuite argumente que le bloc de l’opposition avait dans
un premier temps refuse d’engager des discussions avec le gouvernement
si les militants n’etaient pas liberes.

” En effet, le HAK est en train de changer d’attitude … Des
prisonniers politiques sont encore detenus en Armenie, cependant
le Congrès continue de negocier “, a affirme Badalian lors d’une
interview accordee a RFE/RL.

Baladian a affirme que le HAK est en train de revenir sur ses pas. Le
Congrès insistait egalement au depart sur le fait que le dialogue
doit etre transparent.

” Les reunions semblent entrees dans une sorte de cycle ferme, ce
qui contredit effectivement l’ensemble des declarations qui ont ete
faites par le HAK sur la necessite d’un dialogue ouvert. ”

Cependant, la police armenienne a porte des charges criminelles contre
trois des quatre opposants liberes. Ils encourent jusqu’a cinq ans
d’emprisonnement.

Tigran Arakelian, l’un des trois militants, prendra 10 ans de prison
s’il est juge coupable.

Les avocats des trois detenus ont demande a la Cour d’appel d’Armenie
de revenir sur les decisions du tribunal inferieur, ce qui permet a
la police de garder les militants en detention deux mois de plus.

Des militants du HAK ont affirme qu’ils ont ete battus et arretes
après avoir tente d’arreter des officiers de police qui contrôlait
arbitrairement un jeune passant dans le centre d’Erevan. Quant a la
police, elle declare que le septième homme a ete arrete pour avoir
attaque et insulte certains officiers.

Davit Harutiunian, qui dirige la coalition dans l’equipe de
negociation, a affirme la semaine dernière qu’il croyait en la version
des faits de la police. Il l’a declare de nouveau mardi.

Harutiuanian a egalement affirme lors d’une interview accordee a
RFE/RL que la delegation a prepare une reponse de 130 pages au sujet
des elections anticipees.

Les representants du HAK avaient etaye leurs demandes dans un document
de 85 pages qu’ils avaient remis lors d’un premier entretien, le 9
août, quelques heures avant les incidents qui ont eu lieu a Erevan.

Yerevan To Celebrate International Day Of Cooks

YEREVAN TO CELEBRATE INTERNATIONAL DAY OF COOKS

news.am
Aug 16, 2011
Armenia

YEREVAN. – International Day of Cooks will be first celebrated in
Armenia. The participants and visitors of the event will have an
opportunity to taste dishes of 22 countries.

The festival is likely to be held on Northern Avenue on October 20-25,
Head of Armenian Association of Cooks Armen Mandalyan told Armenian
News-NEWS.am.

Over 95 member states of the World Association of Chefs Associations
expressed a desire to take part in the festival, but there are
some technical issues. No information is yet available on the exact
number of participants, though at least 22 countries will present
their national cuisine. The Armenian cuisine at the festival will be
presented in the best possible way.

BAKU: Turkish-Russian Political Ties ‘At A Standstill’

TURKISH-RUSSIAN POLITICAL TIES ‘AT A STANDSTILL’
Lala B.

news.az
Aug 16, 2011
Azerbaijan

Interview with Dr Hakan Gunes, associate professor at Istanbul
University’s Faculty of Political Studies.

Is the normalization of Turkish-Armenian ties still on the table and
what role does this issue play in the Karabakh settlement process?

The normalization of Turkish-Armenian relations requires progress in
resolution of the Karabakh conflict. Dialogue needs to be created
between the parties in order for this problem to be settled. We
should not expect the normalization of Turkish-Armenian relations
first and only then the resolution of the Karabakh conflict, or vice
versa. The Karabakh conflict must be settled first to be followed
by normalizing ties between Turkey and Armenia. These issues must be
settled simultaneously, as the main regional project.

Ties between Turkey and Russia have been invigorated in recent years.

Can these ties play a positive role in the settlement of conflicts
in the South Caucasus?

Naturally, the development of relations between Ankara and Moscow can
play a definite role in the resolution of conflicts in the region. But
while Turkish-Russian ties develop in economic spheres, political
relations between these countries remain at a standstill and have
no impact on regional processes. Turkey and Russia have not settled
their political differences, which is why the problems between them
still remain.

However, despite the great role of Russia in the settlement of the
Karabakh conflict, its approach to this issue does not correspond to
the approach of Azerbaijan and Turkey.

Secondly, after the conflict between Georgia and Russia, Turkey,
alongside the United States, has supported Georgia. In this respect,
Turkish-Russian relations are not cloudless at all, because relations
between Georgia and Russia are still problematic.

Naturally, the development of Turkish-Russian relations would help to
achieve peace and stability in the Caucasus. However, unfortunately,
Turkish-Russian relations are currently not in a place that allows
for hope for their rapprochement in the near future.

How likely is the resumption of hostilities between Azerbaijan and
Armenia at this stage of the Karabakh conflict resolution?

A war is not considered realistic under normal circumstances in the
region. But, frankly, it should be noted that wars sometimes cannot be
a continuation of the foreign policy of states. A war in some cases may
aim to solve the internal problems of a country. One can speak about
possible war only when one of the parties feels the need to start one
itself. For example, the first Chechen war ended the presidency of
Boris Yeltsin while the second Chechen war strengthened Putin. Thus,
indirectly, wars are not merely a continuation of foreign policy. In
the event of renewed war between Armenia and Azerbaijan, it will be
linked to domestic politics in these countries.

President Serzh Sargsyan said recently that his generation “liberated”
Nagorno-Karabakh, and future generations should “return” “historic”
Armenian lands in Turkey. What are your comments on this?

Serzh Sargsyan’s statement is related to domestic politics in Armenia.

If you ask Sargsyan about this in a different situation, he would
not repeat his statement. True, Sargsyan will not ask forgiveness
from Turkey, but will try to make excuses for his words.

Politicians make strident statements for domestic consumption in
order to achieve goals at home. However, this statement may not
become Armenian policy in future, because we are talking about a
region, namely, the Turkish area of â~@~Kâ~@~KAgri, where there is
no single Armenian.

Apparently, Armenia wants to use this statement to spoil relations
with Turkey even more, although Turkey is the only way to obtain
oxygen for the livelihood of impoverished Armenia.

It should also be noted that Armenia creates problems for Turkey
through its diaspora in the US and Europe. However, Armenia is a small
country for Turkey and Armenia will suffer more substantial losses
in the event of the further deterioration of relations between them.

Therefore, I think Sargsyan’s statement is ungrounded and he will
not admit to his own words later.