Sports: Henrikh Mkhitaryan sends message to Man United fans ahead of Europa League final

The Sport Review


By The Sport Review staff    

Silk Road: How Will Armenia Benefit?

Lragir, Armenia
May 17 2017
Silk Road: How Will Armenia Benefit?

    • Interview – 17 May 2017, 22:55

Interview with Ashot Yeghiazaryan, economist Mr. Yeghiazaryan, China is discussing the Silk road projects, Georgia starts economic cooperation with China. What is going on and where is Armenia? In fact, China started implementing the Silk Road project a few years ago. It is the road between China and Europe because this country mainly connects with the world by the sea. In the recent years China was expanding in Central Asia actively, boldly and extensively. For China they are vital projects because they can thereby create an alternative path and increase their area of influence, not only get the gas and oil from this area but also develop its relatively less developed Western regions. This road to Europe envisages three directions. The first direction remains as it was. It runs across Russia. However, the central and southern directions to Europe are an alternative to Russia, and this alternative certainly strengthens China. And the two alternatives run across the South Caucasus. One direction is the Caspian-Azerbaijan-Georgia in the Black Sea area and the other runs Iran-Black Sea, the Georgian part. This road will pass across the Black Sea ports of Georgia. In this sense, it should be noted that not only China is interested in gaining access Europe via the Black Sea port cities. Iran is also a stakeholder, and it is not accidental that Iran also proposes a new transportation corridor connecting the Persian Gulf and the Black Sea. Europe is also a stakeholder which gets a road to Iran and China. In this general context, it is not accidental that a new port is being created in Anaklia, Georgia on American investments. It should be noted that the tender for the construction of the port has not been awarded to China, it will be built jointly by the Americans and Georgians. It means that all cargo will be transported via a port controlled by the American capital. This is a very interesting moment. The total capacity of this port will be 100 million tons. It requires a huge flow of cargo. It will be implemented stage by stage during 10 years but shipments will start already in 2018.What are the chances that Armenia will benefit from these projects? In this sense, the only chance, the way out that Armenia will also be involved in cargo shipments is its involvement in the Persian Gulf-Black Sea transportation corridor proposed by Iran. Look how many players there are: China, Iran, Europe, the United States. In other words, the region has a big importance for transportation, and this may have a big importance for the development of the countries in this region.Will Armenia be able to participate in these projects considering that it has joined the Eurasian Economic Union? Limitations are obvious, the issue of resources due to these limitations is also obvious. There are problems for Armenia but the implementation of these projects means that the geopolitical and economic arrangements in the region will change. And the sooner Armenia becomes an active participant in these projects, the more it will benefit. However, since Armenia is not independent in its foreign policy and foreign trade, this is obviously negative.How can Armenia benefit from these projects, what will they bring to the country? The Persian Gulf-Black Sea transportation corridor means that Armenia could join the pan-European transportation channels and become part of the transportation infrastructure. This is natural for Armenia, considering the geographical position of Armenia, its blockade in the east and in the west. This is the only chance for Armenia to connect with the world. Once there is access to the sea via two neighbors, Georgia and Iran, the blockade will be over. The problem is that this transportation channel bypasses both Turkey and Russia, and there are problems with the interests of Russia and Turkey. However, this objectively stems from the interests of Armenia, this is the natural path for Armenia, the alternative and the lifting of the blockade. There is no other option. This is spoken and written but there is no visible interest in the Armenian government. There have been expert meetings in Tehran, Sophia but we cannot see their coverage, advantages.

Mouvement de soutien pour une famille arménienne

Sud Ouest
Mercredi 17 Mai 2017


Mouvement de soutien pour une famille arménienne

 AGGLORAMA


Un mouvement de soutien à une famille arménienne dont les deux enfants
sont scolarisés dans les collèges du Grand-Parc et de Cassignol s est
lancé dans ce qui ressemble à une course contre la montre. Arrivée en
France en février 2014, la famille Lazarov (1) avait fui l Arménie
après y avoir subi sévices et persécution, selon le père, David. Elle
a aussitôt été orientée vers le Centre d accueil des demandeurs d
asile (Cada) de Bègles.

Dans le même temps, la famille Lazarov a déposé une demande d asile
politique. Enfin, elle a aussi scolarisé ses deux enfants, Samuel et
Anna. L accueil dans un Cada assure, entre autres, le logement des
demandeurs.

D ici le 30 mai

Mais l asile politique ayant été refusé deux fois par l Office
français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), les Lazarov
perdent leur place au Cada, donc leur logement dans le quartier du
Grand-Parc, et ils doivent quitter la France d ici au 30 mai. Il leur
reste la possibilité de saisir la Cour nationale du droit d asile
(CNDA), ce qu ils comptent faire. Mais ce recours est payant et il n
est pas suspensif : au regard de la loi, les Lazarov doivent quitter
la France. Un mouvement de soutien s est peu à peu constitué autour
des deux collèges. Parents d élèves, associations de parents d élèves
FCPE et PEEP, mais aussi enseignants et jusqu à la direction du
collège du Grand-Parc, se sont réunis hier soir à Cassignol pour
réfléchir au moyen d aider la famille. Deux pétitions titrées " nous
voulons que nos camarades Samuel et Anna restent au collège " ont par
ailleurs réuni 560 signatures.

Hier soir, David Lazarov a expliqué que, " du point de vue de l
Europe, l Arménie est une démocratie, mais ce n est pas vrai ! Un pays
où il y a des prisonniers politiques n est pas une démocratie. Il y a
eu des élections pour la mairie d Erevan, l autre jour, ils ont voté à
la place des gens ! "

Selon Corinne Guillemot, présidente FCPE de Cassignol, élue PS au
Département, " le cas des Lazarov est grave. Ils sont parfaitement
intégrés et David dispose d une promesse d embauche. Il faut
absolument trouver à la fois de l argent pour payer leur recours à la
CNDA, un logement ou une solution pour les loger à la fin du mois, et
faire la plus forte mobilisation autour d eux ".

Denis Lherm

(1) Le nom et les prénoms ont été changés pour des raisons de sécurité.

Génocide arménien. Cérémonie du souvenir

Le Télégramme, France
Mardi 16 Mai 2017


Génocide arménien. Cérémonie du souvenir



Venus de tout le Finistère et même pour certains de la région de
Rennes, de nombreux membres de la communauté arménienne de Bretagne se
sont rassemblés, dimanche, à Beuzec-Cap-Sizun pour une émouvante
cérémonie du souvenir en mémoire du génocide arménien.

Devant la stèle

Après la messe célébrée dans l'église paroissiale, les participants,
auxquels s'étaient joints des représentants des anciens combattants et
des habitants de Beuzec, se sont réunis dans « l'espace de la Paix »,
situé derrière la mairie, où une stèle est érigée depuis 2010 à la
mémoire du génocide arménien. Souren Pogossian, président de
l'association Menez Ararat a rappelé le génocide perpétré d'avril 1915
à juillet 1916 sous l'empire Ottoman. « Celui-ci a coûté la vie à près
de 1.500.000 Arméniens, et a obligé des centaines de milliers d'entre
eux à s'exiler ».

Des élus dénoncent

Gilles Sergent, maire de Beuzec, Didier Guillon, conseiller
départemental et Annick Le Loch, députée, ont déploré que « cette
tragédie ne soit pas encore reconnue partout dans le monde et
notamment par la Turquie contemporaine qui persiste dans son déni ». «
Un génocide, c'est le plus total des crimes contre l'humanité. Tolérer
le négationnisme aujourd'hui, c'est tuer le peuple arménien une
deuxième fois ! » ont-ils souligné, citant Elie Wiesel, prix Nobel de
la Paix : « Le tueur tue toujours deux fois, la seconde par le silence
». À l'issue de la cérémonie, les participants se sont retrouvés
autour du verre de l'amitié, offert par la municipalité.

Transferts – Der Zakarian futur entraîneur de Montpellier (

Agence France Presse
16 mai 2017 mardi 8:22 AM GMT


Transferts - Der Zakarian futur entraîneur de Montpellier (presse)

Montpellier 16 mai 2017

Montpellier s'apprête à engager l'entraîneur de Reims (L2) Michel Der
Zakarian, ancien de la maison, pour succéder à l'intérimaire
Jean-Louis Gasset, selon le quotidien régional Midi Libre de mardi.

Der Zakarian, âgé de 54 ans, devrait signer à l'issue de la saison un
contrat de trois ans pour respecter la volonté du président délégué
Laurent Nicollin, "qui désire s'inscrire dans la durée", selon le
journal.

Depuis le départ de René Girard en 2013, Montpellier a consommé quatre
entraîneurs en quatre saisons.

L'actuel entraîneur de Reims devra se libérer de la dernière année de
contrat qui le lie avec le club champenois qu'il avait rejoint en
début de saison.

Il succèdera à Jean-Louis Gasset qui avait annoncé vendredi son départ
de Montpellier où il a assuré ce qu'il appelle "la mission du
maintien", après avoir passé quatre mois à la tête de l'équipe
héraultaise en remplacement de Frédéric Hantz, démis de ses fonctions
fin janvier.

Der Zakarian va retrouver la Ligue 1 qu'il a connu au cours de ses
deux mandats à Nantes (2007-2008, et 2012-16) où ce Marseillais
d'adoption, né à Erevan (Arménie) a été formé. Ce technicien, réputé
pour sa rigueur, a par ailleurs dirigé durant trois saisons (2009-12)
Clermont (L2).

L'ancien défenseur central et international arménien effectuera son
retour à Montpellier où il a bouclé sa carrière de joueur (1988-97)
après y avoir disputé le quart de finale de la Coupe des Coupes (1991)
et la finale de la Coupe de France (1994).

Il a entamé sa carrière d'entraîneur dans l'Hérault en dirigeant la
réserve durant six saisons. A défaut d'une promotion, il a eu la
possibilité de quitter Montpellier en 2006 pour avoir sa chance au
plus haut niveau.

Michel Der Zakarian aura pour mission de reconstruire une équipe qui
pourrait se séparer de joueurs à l'intersaison, en particulier le
meneur de jeu Ryad Boudebouz ou l'attaquant Steve Mounié.

Il a fallu composer sans Chamamyan

Sud Ouest, France
Mercredi 17 Mai 2017


Il a fallu composer sans Chamamyan



ENCART: THÉÂTRE La chanteuse syrienne devait se produire hier soir aux
côtés d André Manoukian



L Odyssée a espéré jusqu au bout contrecarrer le sort. En vain. Hier
après-midi, il a fallu se résigner à acter l absence pour le concert d
hier soir de la chanteuse Lena Chamamyan.

Très célèbre au Proche-Orient, l artiste syrienne d origine arménienne
s est trouvée bloquée à Londres, victime d un vol de sac à main au
cours du week-end. Ses papiers se trouvaient à l intérieur, impossible
pour elle de quitter le sol britannique.

Le concert maintenu

Depuis lundi, la production s activait pour lui venir en aide. Un
membre de l équipe a même été envoyé en Angleterre pour accompagner la
chanteuse dans ses démarches et tenter de lui faire prendre le premier
avion pour Bergerac. Jusqu à hier midi, Chantal Achilli, la directrice
de l Odyssée, espérait qu une solution de dernière minute sortirait la
chanteuse de l impasse. Malheureusement, il a fallu se résigner et
dans l après-midi, le Théâtre périgourdin a dû annoncer, par un
communiqué, l annulation de sa venue.

Le concert a tout de même eu lieu. André Manoukian s est produit avec
Rostom Khachikian et Guillaume Latil, conservant les sonorités
orientales attendues, sachant que le concert était organisé dans le
cadre du festival Printemps au Proche-Orient.

Thomas Mankowski

Comédie du livre. Cinq livres de cinq auteurs invités

Le Monde. France
Jeudi 18 Mai 2017


Comédie du livre. Cinq livres de cinq auteurs invités

par Philippe-Jean Catinchi; Raphaëlle Leyris


Jeanne Benameur, nimbée de mystère

L'Enfant qui, de Jeanne Benameur, Actes Sud, 130 p., 13,80 .

C'est dans les silences que Jeanne Benameur semble creuser son oeuvre.
Ses personnages ne se paient pas de mots, tandis qu'elle choisit les
siens avec une parcimonie qui décuple leur effet. La mère de son
bouleversant premier roman, Les Demeurées (Denoël, 2000), était
muette, mais l'amour entre elle, l'idiote du village, et sa fille,
tenait aussi dans cette absence de paroles. L'Enfant qui est
probablement le livre de Jeanne Benameur se rapprochant le plus des
Demeurées. En son coeur, il y a cet «enfant qui» a perdu sa mère et
qui, «adossé» à cette absence, arpente la forêt, découvre de nouveaux
lieux, guidé par un chien qu'il est le seul à voir.

Cette mère éprise de liberté, à la jupe «fanée», aux «mains
silencieuses», parlait une autre langue que celle du village, et pour
cela éveillait la méfiance. Tandis que l'enfant pousse toujours plus
loin ses explorations, son père, charpentier, passe tout le temps où
il ne travaille pas au café - au milieu des «paroles qui font juste ce
qu'il faut de bruit pour se sentir vivants, ensemble. On pourrait se
parler chinois, quelle importance» - en espérant se défaire du
souvenir de sa femme, et du désir qu'il garde d'elle. Sa propre mère
va de ferme en ferme acheter de la nourriture pour eux trois, en
espérant faire ainsi tenir leur foyer. Nimbé de mystère, ce roman sur
ce qui constitue une famille, sur la manière dont grandit une
individualité, et dont on apprend à habiter le monde, est d'une poésie
aussi heurtée que son titre. R. L.

Jeanne Benameur lit L'Enfant qui, suivi d'un entretien avec Martine
Laval. Comédie du livre, Auditorium du Musée Fabre, dimanche 21mai,
14h30.

Cécile Coulon à la porte du paradis

Trois saisons d'orage, de Cécile Coulon, Viviane Hamy, 270 p., 19 .

Les Trois Gueules doivent leur nom à «la forme des falaises au creux
desquelles coule un torrent sombre. C'est un défilé de roche grise,
haute et acérée, divisée en trois parties, en trois sommets successifs
qui ressemblent à s'y méprendre à trois énormes canines.» Au fond, les
Trois Gueules sont peut-être moins un paysage qu'un amphithéâtre. Et
Trois saisons d'orage, qui s'y déroule, relève autant du roman que de
la tragédie antique. Le septième roman de Cécile Coulon, 27ans, est
une histoire dedestin et de malédiction. D'hubris, aussi, cet orgueil
qui fait monter les hommes très haut, avant de provoquer leur chute.
Les protagonistes de Trois saisons d'orage seront ainsi perdus par
leur certitude de pouvoir dominer la nature, ­ «discipliner ses
turbulences», oubliant «qu'elle était là avant eux, qu'elle ne leur
appartient pas, mais qu'ils lui appartiennent».

La nature va donc se charger de le rappeler aux trois générations et
aux deux familles dont les histoires sont tissées ici, et racontées
par Clément, le prêtre du village des Fontaines, que dominent les
Trois Gueules. C'est là que décide de s'installer, après la guerre,
André, médecin militaire. Il soignera les «fourmis blanches», ces
hommes embauchés par l'entreprise d'extraction de pierre calcaire
Charrier frères, dont l'ouverture a redonné vie au bourg. Son fils
Benedict, né d'une brève liaison, prendra sa suite, et vivra aux
Fontaines avec sa femme, Agnès, rencontrée pendant ses études en
ville, qui acquiesce quand son mari souligne que «cet endroit, c'est
le paradis», mais objecte: «On s'ennuie vite, au paradis.»

Empreint de sensualité, Trois saisons d'orage est un puissant roman
des secrets. Ayant grandi dans le Massif central, dont les paysages
lui ont inspiré ceux de ce livre, Cécile Coulon impressionne plus à
chaque ouvrage par sa maîtrise, et par l'étendue de sa palette
romanesque. R.L.

Entretien littéraire. Cécile Coulon dialogue avec Jean-Antoine
Loiseau. Comédie du livre, Médiathèque municipale de Vendargues,
vendredi 19mai, 18heures.

Olivier Delorme, une brûlante réflexion

Tigrane l'Arménien, d'Olivier Delorme, La Différence, 400 p., 19 .

A Athènes, saignée par la crise économique et la tutelle européenne,
les murs parlent, interpellent. «Allons admirer le chaos; peut-être
trouverons-nous une solution.» C'est un peu le programme du fascinant
Tigrane L'Arménien, qui interroge autant l'origine du génocide
arménien de 1915 que la collusion entre gouvernance internationale et
stratégie économique à l'heure de la mondialisation. A travers les
combats des frères Arevchadian, unis dans leur devoir mémoriel mais
opposés sur les enjeux du présent, c'est une plongée dans la part
d'ombre de l'ère contemporaine que le roman d'Olivier Delorme propose.
De la tragédie arménienne naguère à la dénonciation de la nocivité de
la stratégie de la Commission européenne aujourd'hui, le lecteur suit
deux fils tissant (avec une érudition qui préserve toujours l'art du
thriller) une brûlante réflexion sur l'engagement et le choix, sa
douleur et son prix. On savait Olivier Delorme féru d'archéologie et
d'antiquité, d'intrigues tant géopolitiques que policières (L'Or
d'Alexandre, H &O, 2008). Le tour de force de l'essayiste synthétisant
seize siècles d'histoire (La Grèce et les Balkans, Gallimard, 2013)
avait impressionné. On retrouve dans Tigrane L'Arménien la parfaite
conjonction du savoir-faire du romancier et de l'exigence de
l'historien, pimentée ici par la tentation de l'éditorialiste. Autant
de raisons de le laisser nous guider pour comprendre un présent qui,
faute d'éthique et de mémoire, menace d'embrasements futurs. Ph.-J. C.

«La Grèce et les Balkans». Entretien avec Olivier Delorme, animé par
Catherine Pont-Humbert. Comédie du livre, Gazette Café, samedi 20mai,
17h30.

Hubert Haddad, l'art de la fugue

Premières neiges sur Pondichéry, d'Hubert Haddad, Zulma, 192 p., 17,50 .

«Nul n'échappe au carnaval perpétuel des idolâtres.» C'est toutefois
le pari que fait Hochéa Meintzel, violoniste virtuose, quand, en
acceptant l'invitation d'un festival de musique à ­Madras (Chennai, en
Inde), il quitte Jérusalem sans retour. Lui qui a survécu au martyre
de Lodz, en Pologne («L'enfance, un piège à loup caché sous les neiges
du temps»), est brisé sans remède par la mort de sa fille Samra,
victime d'un attentat islamiste. Désormais il n'attend plus rien. Le
hasard, la seule boussole qu'il admette, le fait échouer à Pondichéry.
Il s'y laisse porter d'une rencontre fortuite à l'autre, ne vivant que
par ses sens, l'appel de l'extrême et de l'exubérance. Après avoir fui
un pays «de pantins et d'aliénés», il va découvrir une improbable
Babel où langues et croyances unissent leur dynamisme. Le temps d'une
nuit de tempête, où une antique synagogue lui offre son refuge, il va
trouver un sens à cet exil qui l'arrache à la servitude de l'origine.
Les flammes d'un brasero, de torchères ou d'un candélabre à sept
branches, en réveillant les ombres, maintiennent en éveil et en vie
l'artiste blessé. «Les mélodies sont des âmes qui n'ont pas trouvé de
corps.» Par un récit où la poésie le dispute à l'érudition, la quête
philosophique au journal de bord, Hubert Haddad signe un «art de la
fugue» qui n'est pas sans écho avec le testament inachevé d'un Bach à
l'apogée de son écriture. Ph.-J. C.

Petit déjeuner littéraire. Hubert Haddad dialogue avec Elise Lépine.
Comédie du livre, Jardin de la Maison des relations internationales,
dimanche 21mai, 9heures (sur inscription).

Leïla Sebbar, désemparée

L'Orient est rouge, de Leïla Sebbar, Elyzad, 140 p., 15,70 .

Née d'un père algérien et d'une mère française, Leïla Sebbar a souvent
dit que son histoire familiale la menait à écrire à cheval entre
l'Occident et l'Orient. Le mouvement du premier vers le deuxième est
au coeur de ce recueil de nouvelles, dont tant de personnages, qui ont
grandi en France, souvent sans connaître grand-chose de «la langue des
glorieux ancêtres» ou de la religion musulmane, ont tout quitté, leurs
parents, leurs études, leur vie entourée de «mécréants» pour gagner la
Syrie. Qu'est-ce qui les y a poussés? Leurs proches (Leïla Sebbar
montre surtout des mères totalement désemparées) n'en savent rien,
tout comme ils n'avaient aucune idée de ce qui se tramait avant le
départ de ces jeunes gens pour «cette guerre-là, dans un pays inconnu
où la langue n'est pas la langue de ses montages d'outre-mer», comme
le note la mère de «Kahena». Dans ces textes écrits d'une plume sèche
et nette, l'écrivaine ne s'aventure pas dans des spéculations
psychologiques. Elle ne comprend pas cette séduction de l'Orient
«rouge» sang, cette délectation d'enfants éduqués à faire brûler dans
un feu de joie (réel ou métaphorique) leurs livres, et tout ce qu'ils
ont appris, pour devenir «les héros d'un monde nouveau». Et c'est dans
cette incompréhension que gît l'intérêt de ces nouvelles, leur
complexité dépourvue de clichés. R. L.

Petit déjeuner littéraire. Leïla Sebbar dialogue avec Jean-Antoine
Loiseau. Comédie du livre, Hôtel Mercure, dimanche 21mai, 10heures.

https://urldefense.proofpoint.com/v2/url?u=http-3A__www.lemonde.fr_livres_article_2017_05_18_comedie-2Ddu-2Dlivre-2Dcinq-2Dlivres-2Dde-2Dcinq-2Dauteurs-2Dinvites-5F5129575-5F3260.html&d=DwIFaQ&c=clK7kQUTWtAVEOVIgvi0NU5BOUHhpN0H8p7CSfnc_gI&r=LVw5zH6C4LHpVQcGEdVcrQ&m=WzZ0PRiGUurbysqFGYp1OI3vUwwy3wvFmEQQb2nDOCg&s=jZLrVFHr9M3B9XIvB6llVyGlxk34ukJUiyWDxaS8BVw&e=
 

Une émouvante et instructive conférence sur le génocide arménien

MIDI LIBRE, France
19 mai 2017 vendredi


Une émouvante et instructive conférence sur le génocide arménien



Pour leur première conférence de la saison, les Amis du patrimoine
avaient invité Véronique Demirjian, sur le thème du génocide arménien.
La conférencière commença par un peu de géographie, en montrant sur
l?écran l?

Arménie actuelle, fort réduite par rapport à l?Empire arménien
antique, notamment sous Tigrane II. L?identité arménienne a évolué au
cours des siècles, notamment en adhérant à la religion chrétienne en
301 et en adoptant son propre alphabet. Organisée en clans à cause des
particularités géographiques et physiques de la région, la société
arménienne prospère grâce au commerce et à l?artisanat, jusqu?à ce que
l?Empire ottoman réduise progressivement son rayonnement par des
massacres de plus en plus violents, culminant en 1914. Environ 1
million et demi de personnes exécutées ou déportées et les fleuves du
Tigre et de l?Euphrate en portèrent la marque rouge en charriant des
flots de sang durablement? Cette réalité a été vécue dans sa chair par
la conférencière, dont la mère échappa au massacre en devenant la
bonne à tout faire de son maître turc, qu?elle réussit à quitter pour
la France, en 1918. Traumatisée par ces drames, la mère de Véronique
Demirjian a tout perdu et vit avec la tristesse au fond du cœur. Sa
fille arrive à faire son deuil de cette douloureuse époque en écrivant
sur le sujet. C?est la reconnaissance officielle du génocide qui a
permis à l?écrivain de sortir son manuscrit du tiroir pour publier son
témoignage, un moyen de soulager une souffrance qui devient
communicable et partagée. « Notre humanité ne se reconnaît que dans
l?hommage que l?on rend à nos morts » , conclut Véronique Demirjian.
Correspondant Midi Libre : 04 66 69 21 53 Véronique Demirjian a livré
un témoignage personnel. THIERRY CHARAMOND

Artin, 100 ans, toujours fringant sur le court

L'essentiel, Luxembourg
18 mai 2017
 
 

Le centenaire a débuté le tennis à seulement 39 ans. (photo: Capture d'écran)

«Je ne suis pas un phénomène», se défend Artin, tout en sortant sa raquette. C'est pourtant loin d'être vrai: à 100 ans, après avoir survécu au génocide arménien puis refait sa vie en Argentine, il joue au tennis trois fois par semaine. Sur un court de terre battue de Buenos Aires, le vieil homme affiche une santé de fer, assurant être arrivé à son grand âge «sans beaucoup d'efforts». «Je n'ai pas de secrets», dit Artin Elmayan. Il ne prend pas de médicaments, ne porte pas de lunettes et ne souffre que d'arthrose.

«Le moteur va bien, les câbles électriques ont quelques ratés mais le principal, ça va», confie-t-il, se rappelant ses débuts dans le tennis à seulement 39 ans. Dans la catégorie Seniors, son palmarès est impressionnant: 27 Coupes, dont la dernière il y a 10 ans, quand il a arrêté de faire des compétitions dans la catégorie des plus de 90 ans, faute d'adversaire. Son partenaire de jeu, c'est Luis, un «gamin de 79 ans».

L'an dernier, il a exaucé son rêve de rencontrer Guillermo Vilas, la gloire du tennis argentin des années 1970. «Il est venu à mon anniversaire, c'est mon préféré, je le suivais à fond», raconte Artin. Trois fois par semaine, il prend le train depuis San Isidro, où il vit, jusqu'au club River Plate, uniquement accompagné de sa raquette. «Oui, je viens seul, il y a seulement sept arrêts», dit-il en haussant distraitement les épaules. Quand on voit Artin, on lui donne facilement 20 ans de moins. Et quand on l'écoute, on lui en enlève 10 de plus.

Cet éternel jeune homme souriant dit lire «de la philosophie et des choses scientifiques, car c'est utile», parlant couramment les cinq langues qu'il a apprises au moment de son exil forcé d'Arménie, d'abord vers le Liban et la Syrie, avant d'atterrir à Buenos Aires à 21 ans. Il a fêté son siècle de vie en avril mais ne compte pas s'arrêter là. Son dernier coup dur a été le décès en 2016 de Luisa, son épouse pendant 74 ans et la mère de son unique fille, Elisa, avec qui il vit actuellement. «Est-ce que je suis heureux? Cela peut aller. Chacun a son destin. La vie, c'est comme le tennis: quand on entre sur le court, on ne sait pas si on va gagner».

  (pour video aussi)

Argentine: Artyn, 100 ans, toujours fringant sur le court de tennis

Agence France Presse
18 mai 2017 jeudi 4:45 AM GMT


Argentine: Artyn, 100 ans, toujours fringant sur le court de tennis

Buenos Aires 18 mai 2017

"Je ne suis pas un phénomène", se défend Artyn, tout en sortant sa
raquette. C'est pourtant loin d'être vrai: à 100 ans, après avoir
survécu au génocide arménien puis refait sa vie en Argentine, il joue
au tennis trois fois par semaine.

Sur un court de terre battue de Buenos Aires, le vieil homme affiche
une santé de fer, assurant être arrivé à son grand âge "sans beaucoup
d'efforts".

"Je n'ai pas de secrets", dit Artyn Elmayan, à part peut-être celui de
"se faire peu de mauvais sang, prendre les choses comme elles viennent
et aider, car ça fait du bien à l'esprit".

Il ne prend pas de médicaments, ne porte pas de lunettes et ne souffre
que d'arthrose, qu'il combat "avec de l'indifférence et des
étirements".

"Le moteur va bien, les câbles électriques ont quelques ratés mais le
principal, ça va", confie-t-il, se rappelant ses débuts dans le tennis
à seulement 39 ans.

Dans la catégorie Seniors, son palmarès est impressionnant: 27 coupes,
dont la dernière il y a 10 ans, quand il a arrêté de faire des
compétitions dans la catégorie des plus de 90 ans, faute d'adversaire.

Son partenaire de jeu, c'est Luis, un "gamin de 79 ans". "Je ne joue
pas de doubles parce que ça m'ennuie, je veux être toujours dans le
jeu".

- Eternel jeune homme -

L'an dernier, il a exaucé son rêve de rencontrer Guillermo Vilas, la
gloire du tennis argentin des années 1970. "Il est venu à mon
anniversaire, c'est mon préféré, je le suivais à fond", raconte Artyn.

Trois fois par semaine, il prend le train depuis San Isidro, où il
vit, jusqu'au club River Plate, uniquement accompagné de sa raquette.
"Oui, je viens seul, il y a seulement sept arrêts", dit-il en haussant
distraitement les épaules.

Quand on voit Artyn, on lui donne facilement 20 ans de moins. Et quand
on l'écoute, on lui en enlève 10 de plus.

Cet éternel jeune homme souriant dit lire "de la philosophie et des
choses scientifiques, car c'est utile", parlant couramment les cinq
langues qu'il a apprises au moment de son exil forcé d'Arménie,
d'abord vers le Liban et la Syrie, avant d'atterrir à Buenos Aires à
21 ans.

Son régime? Manger tout ce qu'il aime, mais "avec modération". Mais
impossible de se contrôler quand il déguste un lehmeyun, sandwich
typique de son Arménie natale.

Il a fêté son siècle de vie en avril mais ne compte pas s'arrêter là:
"Si je suis en forme normale à 100 ans, arriver à 111 c'est dans la
poche".

Son dernier coup dur a été le décès en 2016 de Luisa, son épouse
pendant 74 ans et la mère de son unique fille, Elisa, avec qui il vit
actuellement.

- La vie, 'comme le tennis'-

Mais dès son plus jeune âge, Artyn n'a pas été épargné par la vie:
quand il avait à peine deux ans, les Turcs ont fusillé son père.
Accueilli dans un orphelinat au Liban, il n'a retrouvé sa mère qu'à
six ans.

"Mon enfance a été horrible, vous le savez, nous sommes des survivants
du génocide arménien", dit-il.

Les Arméniens estiment qu'un million et demi des leurs ont été tués de
manière systématique à la fin de l'Empire ottoman. Nombre d'historiens
et plus de 20 pays, dont la France, l'Italie et la Russie, ont reconnu
qu'il y avait eu un génocide.

La Turquie affirme qu'il s'agissait d'une guerre civile, doublée d'une
famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs
ont trouvé la mort.

Artyn a commencé une deuxième vie en Argentine, suivant sa soeur qui y
avait lancé une usine de chaussures, puis créant son propre entreprise
de confection d'uniformes scolaires.

Il est retourné en Arménie - comme touriste - dans les années 1980 et
a bien l'intention d'y aller encore.

"J'aimerais m'y rendre peut-être cette année, en juillet ou septembre,
car j'ai déjà 100 ans", confie-t-il, avant se s'interroger: "Est-ce
que je suis heureux? Cela peut aller. Chacun a son destin. La vie,
c'est comme le tennis: quand on entre sur le court, on ne sait pas si
on va gagner".